Malgré une légère hausse du chiffre d’affaires, de 2,3 % à 80,31 milliards d’euros, Volkswagen voit sa perte d’exploitation s’élever à 1,3 milliard d’euros, conséquence de six trimestres consécutifs de recul des bénéfices. Le bénéfice net reste positif à 3,4 milliards, mais il chute de 61 % par rapport à 2024, révélant la vulnérabilité du groupe face aux turbulences économiques et commerciales.
Selon la revue Auto Moto, il s’agit de la pire perte depuis le deuxième trimestre 2020, au cœur de la crise du Covid-19. Cette dynamique souligne que la croissance du chiffre d’affaires, tirée par une hausse mondiale des ventes de seulement 1 %, ne compense plus les coûts opérationnels et les charges exceptionnelles.
Deux facteurs principaux expliquent cette fragilité. Premièrement, la transition vers l’électrique est problématique pour Porsche, qui a enregistré une perte d’un milliard d’euros au troisième trimestre, liée aux retards de lancement et aux coûts de réorientation industrielle.
Deuxièmement, les droits de douane américains imposés par Donald Trump impactent fortement les exportations, malgré une usine VW dans le Tennessee. Les taxes ont fluctué de 2,5 % à 15 % en août 2025, après un pic à 27,5 %, ce qui, selon Arno Antliz, pourrait coûter jusqu’à 5 milliards d’euros supplémentaires sur l’année.
Cette double contrainte pèse sur les plans de restructuration et d’emploi du groupe. Volkswagen prévoit la suppression de 35 000 postes d’ici 2030, soit 29 % de ses effectifs en Allemagne, dans le cadre d’un plan social inédit. La question demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour assurer la viabilité financière et la compétitivité internationale du groupe ?
Coincé entre des tensions géopolitiques majeures et une complexe transition énergétique, Volkswagen pourrait bien voir ce scénario peser sur ses marges et aussi sur sa trésorerie. Les coûts engendrés par le passage du groupe à l’électrique, auxquels s’ajoutent les droits de douane américains, viennent altérer fortement la rentabilité. La transformation industrielle devient donc urgente.
En résumé, la crise actuelle de Volkswagen illustre la vulnérabilité des constructeurs européens face aux politiques protectionnistes américaines et aux défis de la transition énergétique, un enjeu majeur pour l’emploi, l’investissement et la stratégie financière à l’échelle mondiale.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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