Pour la première fois depuis trois ans, l’économie réunionnaise affiche un signe encourageant : le nombre de défaillances d’entreprises recule. Alors que l’ensemble de l’Outre-mer connaît une reprise des procédures de redressement et de liquidation, La Réunion sort du lot, offrant un indicateur positif pour les acteurs économiques et financiers de l’île. Selon l’IEDOM, 1 046 entreprises ont été concernées par ces procédures sur les douze derniers mois, soit une baisse de 2,7 % par rapport à 2024. Cette évolution marque un tournant après la période difficile post-crise sanitaire.
🔄 Une inflexion remarquable pour l’économie
L’économie réunionnaise, historiquement exposée aux aléas des cycles économiques et à la fragilité de certains secteurs, semble bénéficier d’une reprise structurelle. La diminution des défaillances concerne de nombreux segments, même ceux traditionnellement vulnérables, comme la construction, qui enregistre sa première baisse ultramarine depuis quatre ans.
Selon l’IEDOM, ce recul s’inscrit dans un contexte contrasté : alors que La Réunion réduit ses défaillances, les autres territoires ultramarins voient une hausse moyenne de 8,3 %. La Guyane, frappée par un +133,8 %, et la Guadeloupe, à +31,4 %, subissent les retombées des échéances liées aux aides d’État post-crise sanitaire. Même la Nouvelle-Calédonie voit ses défaillances progresser de 7,9 %, retrouvant les niveaux de début 2024 après un trimestre relativement calme.
Cette performance relative de La Réunion souligne la résilience de son tissu économique. La diversification des activités, les dispositifs de soutien ciblés, mais aussi une gestion plus prudente des entreprises locales semblent contribuer à limiter l’impact des difficultés financières.
🏝️ Une exception ultramarine à surveiller de près
Si le chiffre global est positif, il ne doit pas masquer les fragilités persistantes. Le recul des défaillances à La Réunion reste modéré, et la tendance pourrait être fragile face à une conjoncture internationale incertaine ou à une hausse des coûts opérationnels.
L’IEDOM rappelle également que Mayotte, autre territoire ultramarin avec une baisse nette (-32,6 %), affiche des volumes très faibles (29 défaillances), ce qui limite la portée statistique. La Réunion, avec plus d’un millier de procédures, offre donc un indicateur robuste, mais les entreprises doivent rester vigilantes sur la gestion de trésorerie, l’accès au financement et l’évolution des coûts des matières premières et de la main-d’œuvre.
Le contraste avec les autres territoires met en lumière l’importance de stratégies économiques locales adaptées, la diversification des sources de revenus et la capacité des dirigeants à anticiper les difficultés. En ce sens, La Réunion peut servir de modèle ultramarin pour la gestion proactive des entreprises.
👁 L’œil de l’expert
Cette baisse historique des défaillances à La Réunion est un signal positif pour l’investissement et la confiance économique locale. Cependant, les entreprises ne doivent pas relâcher leur vigilance. La prudence reste de mise face aux incertitudes ultramarines et globales. La clé du succès réside dans une gestion rigoureuse, l’innovation sectorielle et une adaptation continue aux contraintes économiques et financières. La Réunion démontre qu’une politique proactive et un suivi rigoureux des entreprises peuvent inverser des tendances négatives, même dans un contexte régional difficile.

