Les statistiques publiées par la Banque de France montrent un rebond clair des crédits accordés : les volumes de nouveaux prêts immobiliers ont augmenté de 3 % entre septembre et octobre, atteignant 13,2 milliards d’euros, une progression de 400 millions en un mois. Ce chiffre exclut les renégociations et intègre les corrections saisonnières, précisent les auteurs des données.
Cette reprise accompagne une stabilisation des taux moyens : 3,09 % en octobre, contre 3,32 % encore en janvier. Comme le souligne la Banque de France, ce niveau reste nettement inférieur au pic du début 2024, lorsque les banques proposaient en moyenne 4,17 %, même si la baisse s’étire désormais sur un rythme très lent.
Le contexte macroéconomique explique largement ce mouvement. Entre la mi-2022 et le début 2024, la Banque centrale européenne (BCE) avait relevé à plusieurs reprises ses taux directeurs afin de « contenir la pression inflationniste ». Ces relèvements avaient été immédiatement intégrés dans les barèmes bancaires, asséchant fortement la demande et réduisant les encours.
Mais depuis plusieurs mois, la courbe s’inverse. L’assouplissement progressif de la politique monétaire européenne — et donc la diminution des taux directeurs — contribue à faire refluer les taux immobiliers appliqués aux ménages. Une tendance confirmée par la Banque de France, qui constate que « les taux se détendent au même rythme que le recul de l’inflation sur le continent ».
Résultat : le marché repart nettement. Sur les dix premiers mois de 2025, les volumes de crédits accordés dépassent de 37 % ceux observés sur la même période de 2024, signe d’un rattrapage marqué après une période de gel quasi total.
La légère amélioration actuelle ne doit pas masquer la prudence des établissements financiers ni les contraintes encore fortes sur la solvabilité des ménages. Le redémarrage reste fragile, dépendant de trois leviers : la poursuite du recul de l’inflation, la confirmation du pivot monétaire de la BCE, et la capacité des ménages à absorber des prix immobiliers encore élevés malgré leur récente stabilisation.
La reprise est bien là, mais elle repose sur un équilibre délicat. Si la détente monétaire se confirme en 2026, le marché pourrait véritablement redémarrer. Dans le cas contraire, le rebond observé ne serait qu’une parenthèse.
Le message à retenir : le marché ne se redresse pas par euphorie, mais par respiration. Et cette respiration, encore timide, dépendra des décisions des banques centrales dans les prochains mois.
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