De la rigueur extrême des studios de danse jusqu’aux sommets du marché prédictif, la cofondatrice de Kalshi devient à 29 ans la plus jeune femme milliardaire autodidacte — un phénomène économique majeur qui redéfinit les codes de la tech financière.
La trajectoire de Luana Lopes Lara est en train de devenir un cas d’école dans l’univers des marchés financiers. À seulement 29 ans, la Brésilienne s’impose comme la plus jeune femme autodidacte milliardaire au monde, selon Forbes, grâce à la valorisation explosive de Kalshi, la plateforme de marchés prédictifs qu’elle a créée avec Tarek Mansour. En quelques semaines seulement, la valorisation de l’entreprise a bondi jusqu’à 11 milliards de dollars, propulsant la fortune personnelle de la jeune entrepreneure à environ 1,3 milliard de dollars. Une performance qui s’ajoute à la révolution silencieuse que connaît actuellement un secteur en pleine mutation.
💼 Un parcours improbable devenu cas d’école
Bien avant d’être propulsée dans les sphères de la finance, Luana Lopes Lara évoluait dans un univers où discipline et douleur constituaient le quotidien. Formée au prestigieux programme du théâtre Bolchoï au Brésil, elle raconte — via Forbes — avoir affronté des méthodes d’entraînement extrêmes :
« Mes professeurs tenaient des cigarettes allumées sous mes cuisses pour pousser mes jambes jusqu’à mes oreilles », relate-t-elle.
Cette pression physique, presque militaire, a façonné une endurance mentale rare, devenue l’un de ses atouts décisifs dans la tech.
Après une étape en Autriche comme ballerine professionnelle à seulement 17 ans, elle traverse l’Atlantique pour intégrer le MIT — première bascule majeure vers un destin financier hors norme. Elle s’y forge une conviction : créer une entreprise capable de rivaliser avec les plus grands visionnaires. Elle avouera plus tard à l’antenne de TF1 :
« On était naïfs… On pensait comprendre le fonctionnement du gouvernement fédéral parce qu’on était des gosses malins du MIT. Avec le recul, ce n’était pas une super idée, mais ça a fini par marcher. »
En 2018, elle fonde Kalshi avec Tarek Mansour. Les débuts sont austères : trajets en camion, absence de réseau, lutte pour obtenir les régulations nécessaires. Pourtant, dès 2019, un premier bureau s’ouvre à San Francisco… et la machine s’emballe. La valorisation sera multipliée par 5 en six mois; s’ensuit une autorisation fédérale enfin obtenue en 2022 et l’entrée directe dans la liste Forbes 30 Under 30
Cette montée en puissance attire rapidement les géants du capital-risque : Sequoia, Andreessen Horowitz, Paradigm, autant de locomotives financières qui confèrent à Kalshi une crédibilité immédiate et un accès illimité au capital.
📈 Kalshi : nouvelle puissance du marché prédictif
Le modèle Kalshi repose sur un concept simple mais ultra-puissant : permettre aux internautes de parier sur des événements réels, qu’ils soient économiques, politiques, sportifs ou sociétaux. Des plateformes comme Polymarket existaient déjà, mais Kalshi s’est imposée comme la première à obtenir une autorisation fédérale complète, lui offrant un avantage compétitif déterminant.
Un marché devenu stratégique – La plateforme n’est plus un simple lieu de paris. Elle devient un outil d’analyse pour investisseurs, institutions financières et entreprises. On y anticipe les résultats politiques (Kalshi a été parmi les premières plateformes à annoncer la victoire de Donald Trump l’an dernier), mais aussi les tendances macroéconomiques, et les événements structurants pour les marchés.
La diversification est totale : on peut aussi miser sur des sujets plus légers comme les concours de hot-dogs — preuve de l’élasticité du modèle.
Valorisation et répartition du capital – Les chiffres récents impressionnent puisque la vallorisation atteint plus de 11 milliards de dollars, qui entraine une fortune personnelle de 1,3 milliard de dollars pour Luana, et une particularité rare dans la tech : les deux fondateurs détiennent 12 % chacun du capital.
Selon Ali Partovi, PDG de Neo et l’un des premiers investisseurs, cité par Forbes :
« Beaucoup veulent désormais une part de cette entreprise, maintenant que Kalshi a montré son véritable potentiel ».
Avec sa croissance spectaculaire et ses autorisations réglementaires obtenues avant ses concurrents, Kalshi occupe désormais une position stratégique dans la sphère fintech — un marché où la donnée, l’anticipation et le risque deviennent des leviers de puissance économique.
👁️ L’œil de l’expert : une réussite individuelle
L’ascension de Luana Lopes Lara n’est pas seulement une success-story personnelle : elle illustre une transformation profonde du paysage financier mondial. Les marchés prédictifs, longtemps perçus comme anecdotiques ou ludiques, deviennent des outils d’aide à la décision à haute valeur ajoutée, convoités par les hedge funds, les banques d’investissement et les grands acteurs institutionnels.
En combinant innovation réglementaire, modèle économique scalable, appui massif des fonds américains et culture de la performance, Kalshi s’impose comme un acteur capable de redéfinir les règles du jeu.
Si la trajectoire de Luana Lopes Lara continue sur cette pente, la prochaine décennie pourrait bien voir les marchés prédictifs devenir un pilier central de la finance alternative mondiale.

