Le champion tricolore du ferroviaire, Alstom, enchaîne les succès à un rythme impressionnant. Après avoir remporté des méga-contrats à New York (2,3 milliards de dollars) et avec Eurostar (1,4 milliard d’euros), le groupe français décroche un nouvel accord « historique » : 1,6 milliard d’euros pour fournir 42 trains Coradia Max à l’opérateur national PKP Intercity en Pologne, assorti d’un contrat de maintenance sur 30 ans et d’une option pour 30 unités supplémentaires.
Ce succès confirme la stratégie offensive d’Alstom en Europe centrale et sa capacité à conjuguer croissance, souveraineté industrielle et transition écologique.
🎢 Un contrat XXL, vitrine du savoir-faire industriel français
Ce nouveau succès commercial porte la valeur totale des contrats majeurs signés par Alstom en quelques mois à plus de 5 milliards d’euros, soulignant la période d’expansion la plus dynamique du groupe depuis sa fusion avec Bombardier Transport.
Selon Andrew DeLeone, président d’Alstom Europe, « La Pologne est au cœur de la stratégie d’innovation mondiale d’Alstom. Une décennie après avoir transformé les voyages interurbains avec le Pendolino, nous franchissons une nouvelle étape avec PKP Intercity : une flotte plus rapide, plus écologique et plus confortable que jamais ».
Les trains Coradia Max commandés se distinguent par leur architecture à deux niveaux, leur vitesse maximale de 200 km/h et leur efficacité énergétique accrue. En plus de répondre aux besoins croissants de mobilité en Europe centrale, ces trains s’inscrivent dans la vision d’Alstom : fabriquer au plus près du client. Les unités seront produites dans les usines polonaises de Chorzów et Nadarzyn, assurant des retombées économiques locales significatives tout en consolidant la présence du groupe en Europe orientale.
Ce choix d’une production locale illustre également un mouvement de fond : la relocalisation partielle de la production industrielle en Europe, favorisant l’emploi et la réduction de l’empreinte carbone liée au transport des équipements.
🚆 Un levier de croissance à long terme
Ce contrat historique ne se limite pas à une prouesse commerciale : il incarne la mutation stratégique du ferroviaire européen vers une mobilité à faible émission de carbone.
Les trains Coradia Max offriront, selon PKP Intercity, « un standard inédit de confort, de rapidité et de fiabilité, tout en restant accessibles ». Les voyageurs reliant les grandes villes polonaises — Varsovie, Gdańsk, Łódź, Wrocław, Cracovie ou Białystok — profiteront d’une nouvelle génération de matériel roulant adaptée à la fois aux besoins des usagers et aux objectifs climatiques de l’Union européenne.
Janusz Malinowski, PDG de PKP Intercity, souligne : « Nous voulons que les premiers passagers puissent profiter de ces nouveaux trains dans environ trois ans et demi. » Ce calendrier ambitieux confirme la volonté de la Pologne de moderniser rapidement son réseau et d’aligner son infrastructure ferroviaire sur les standards d’Europe occidentale.
Pour Alstom, ce projet s’inscrit dans une logique de revenus récurrents grâce à l’accord de maintenance sur 30 ans, garantissant une stabilité financière durable et une marge opérationnelle élevée. Ces contrats longs sont devenus la pierre angulaire du modèle économique du groupe, combinant ventes initiales rentables et services à forte valeur ajoutée.
👁️ L’œil de l’expert : coup double pour Alstom
En remportant ce contrat en Pologne, Alstom conforte son rôle de locomotive du rail européen. Ce succès renforce non seulement sa position stratégique sur les marchés émergents de l’Est, mais aussi sa capacité à concurrencer Siemens Mobility et d’autres géants mondiaux sur le terrain de la mobilité bas-carbone.
Sur le plan financier, ces commandes massives — représentant plusieurs milliards d’euros cumulés — sécurisent une croissance soutenue du carnet de commandes et assurent une visibilité exceptionnelle jusqu’à la fin de la décennie.
En parallèle, la fabrication locale des trains renforce l’ancrage économique d’Alstom en Europe tout en soutenant l’emploi industriel et la transition écologique du continent.
Ce contrat polonais n’est pas qu’un succès commercial — c’est un signal fort pour la compétitivité industrielle européenne, une démonstration du savoir-faire français et une étape clé dans la reconquête de la souveraineté ferroviaire du continent.





