Amazon ouvre un nouveau chapitre de sa transformation. Selon plusieurs médias américains, le géant du e-commerce s’apprête à supprimer environ 30.000 postes de bureau dans le monde, une restructuration majeure qui s’inscrit dans la stratégie de réduction des coûts portée par son directeur général, Andy Jassy. Dans un contexte de concurrence accrue et de course effrénée aux investissements en intelligence artificielle générative, Amazon cherche à optimiser son modèle économique pour dégager des marges et financer ses priorités technologiques. Cette réorganisation intervient à seulement quelques jours de la publication des résultats trimestriels du groupe – un timing révélateur.
💻 Réduire les coûts pour financer l’IA
Les licenciements, qui toucheront principalement les fonctions stratégiques – comme les ressources humaines, la publicité ou encore des postes de management – représentent environ 10% des 350.000 employés de bureau d’Amazon. Signe fort : les entrepôts et la logistique ne sont pas concernés, alors qu’ils regroupent la majorité des 1,5 million de salariés du groupe.
Les premiers courriers de départ seront envoyés dès mardi, mais une seconde vague est déjà attendue après les fêtes de fin d’année, moment clé pour le chiffre d’affaires d’Amazon. Cette restructuration pourrait encore évoluer : « Le nombre total n’est pas définitif », rapporte le New York Times, citant une source interne.
Pour Andy Jassy, l’équation est claire : accélérer l’automatisation et l’IA pour réduire les coûts structurels. En juin, il avertissait déjà que l’IA générative conduirait à une réduction des effectifs de bureau “dans les prochaines années”.
Cette décision corrige également les excès de la période Covid, marquée par des embauches massives pour absorber l’explosion de la demande. Comme l’analyse le Wall Street Journal :
La hausse des prix, les tensions sur l’emploi et l’impact de la guerre commerciale menée par le président Trump ont poussé les entreprises à se serrer la ceinture sans freiner la croissance.
🤖 IA, automatisation et modèle social sous tension
Si cette coupe budgétaire vise avant tout les sièges, elle ouvre une question sociale plus large : quelle place restera-t-il pour l’humain dans l’entreprise Amazon de demain ? Les entrepôts, cœur opérationnel du groupe, sont eux aussi engagés dans une transformation profonde. Amazon intensifie l’automatisation avec des robots de nouvelle génération et des systèmes d’IA capables d’optimiser la préparation des commandes, la logistique et la livraison.
Le New York Times révèle que le groupe pourrait renoncer à plus de 160.000 embauches d’ici 2027, malgré la croissance continue du e-commerce et de la demande de livraisons. Une décision lourde pour le 2ᵉ employeur des États-Unis.
Et Amazon n’est pas seul dans cette tempête sociale : le secteur tech traverse une vague de restructurations. Microsoft a annoncé cet été un plan de 15.000 départs, tandis que Meta a déjà renvoyé 600 employés de sa division IA, après une spectaculaire campagne de recrutements.
👁️ L’œil de l’expert : une mutation inévitable
Cette restructuration est plus qu’un plan social : c’est un repositionnement stratégique d’Amazon pour s’imposer comme un acteur majeur de l’IA, au-delà du commerce en ligne. Sur le plan économique, la manœuvre est rationnelle : alléger les coûts pour financer l’innovation, améliorer la rentabilité et rassurer les marchés.
Mais cette transformation comporte un risque : fragiliser l’image sociale du groupe au moment où il cherche à séduire investisseurs, talents de l’IA et consommateurs exigeants.
La question n’est plus si Amazon sera une entreprise pilotée par l’IA, mais à quelle vitesse et à quel prix social.
À suivre de près : l’impact sur la productivité, l’emploi alternatif créé par l’IA, et la capacité d’Amazon à maintenir sa culture d’innovation tout en réduisant ses effectifs.





