Depuis le début de l’année, près de 80 sites frauduleux ont été bloqués en France, illustrant la volonté du gouvernement de renforcer la sécurité numérique des consommateurs tout en protégeant les entreprises respectueuses des règles. Entre fausses promotions, services fictifs de dépannage et offres illégales de rénovation énergétique, ces plateformes abusives représentent une menace économique et concurrentielle majeure.
⚖️ Une répression au service de l’économie
Selon la DGCCRF, citée par Franceinfo, les sites ciblés présentaient des pratiques trompeuses : annonces mensongères, produits inexistants ou interdits, et réductions artificielles. Ces fraudes en ligne fragilisent la confiance des ménages et détournent une partie significative du commerce vers des acteurs illégaux.
Comme le souligne la ministre déléguée au Commerce et à l’Artisanat, Véronique Louwagie :
Il est essentiel de protéger les consommateurs et les commerçants qui respectent les règles, mais souffrent de la concurrence déloyale des sites frauduleux.
Les blocages interviennent via des réquisitions numériques, permettant la coupure d’accès, le déréférencement dans les moteurs de recherche ou la redirection des internautes vers une page officielle d’avertissement.
Depuis 2020, cet arsenal légal s’est renforcé : lorsqu’un éditeur est introuvable ou refuse de se mettre en conformité, le blocage immédiat devient la règle. Quand il est identifiable, les sanctions varient de lourdes amendes administratives à la transmission au parquet. Une stratégie qui vise autant la protection des citoyens que le rétablissement d’une concurrence loyale.
❌ Le lourd impact sur le commerce
Les fraudes numériques ne représentent pas seulement une atteinte à la confiance des consommateurs : elles pèsent aussi lourdement sur le commerce légal. Les secteurs du dépannage à domicile et de la rénovation énergétique sont particulièrement exposés, avec une multiplication d’offres fantômes. Ces pratiques siphonnent une partie du pouvoir d’achat des ménages, faussent les règles de la concurrence et fragilisent des PME locales déjà confrontées à des marges serrées.
Dans un contexte où les achats en ligne dépassent les 170 milliards d’euros en France, selon la Fevad, chaque détournement frauduleux représente une perte sèche pour les acteurs traditionnels. L’intervention de l’État vise donc autant à restaurer la confiance numérique qu’à soutenir un tissu économique fragilisé par ces pratiques déviantes.
Pour les entreprises, ces mesures ouvrent aussi une opportunité : communiquer sur leur conformité, leur transparence et leur ancrage territorial, afin de se distinguer des sites suspects. La cybersécurité devient ainsi un levier de différenciation commerciale autant qu’un enjeu réglementaire.
👁️ L’œil de l’expert : plus de régulation
La multiplication des arnaques en ligne est le reflet d’un marché numérique en pleine expansion mais encore sous-régulé. Si l’arsenal juridique s’est renforcé, la question reste celle de l’efficacité dans la durée : bloquer 80 sites en 2025, c’est important, mais les fraudeurs se réinventent rapidement.
La clé résidera dans une coopération accrue entre État, plateformes numériques et acteurs économiques, pour conjuguer protection des consommateurs et équité concurrentielle. Sans cela, le commerce légal continuera de subir la pression d’une fraude en constante mutation.