C’est LE rendez-vous commercial le plus attendu de l’année. Le Black Friday 2025, prévu officiellement le vendredi 28 novembre, s’annonce déjà comme un moment clé pour la consommation française, à la fois pour les ménages et pour les enseignes qui y voient une bouffée d’oxygène avant les fêtes de fin d’année.
Mais cette édition ne se limite plus à une simple journée : entre les avant-premières lancées par la Fnac, Boulanger ou Amazon, et les prolongations jusqu’au week-end, la mécanique promotionnelle s’est muée en véritable marathon commercial.
Au-delà du consumérisme apparent, c’est un enjeu économique et financier majeur pour la France : pouvoir d’achat, inflation, e-commerce et stratégie marketing s’y entremêlent dans une bataille de prix mondiale.
💸 La ruée vers les rabais
Le Black Friday — importé des États-Unis où il suit la fête de Thanksgiving — est désormais solidement implanté dans le paysage français. Initialement cantonné au quatrième vendredi de novembre, il s’est progressivement étendu sur plusieurs jours, voire semaines, à mesure que l’e-commerce a pris le dessus.
En 2025, la quasi-totalité des enseignes participeront à cette frénésie commerciale entre le vendredi 28 novembre et le dimanche 30 novembre, avec des remises allant jusqu’à -50 % sur l’électronique, la mode, les jouets et les produits ménagers.
Mais, comme le précise RMC Conso dans un article dédié à l’évènement, certaines marques ont pris de l’avance :
La Fnac a déjà lancé ses “Avant-premières Black Friday”, accessibles sur son site.
Boulanger propose “jusqu’à -40 %” sur l’électroménager.
Les géants de l’e-commerce comme Amazon ou Cdiscount déploient des “flash deals” renouvelés quotidiennement.
Ce déclenchement anticipé traduit une évolution stratégique : les enseignes cherchent à étaler les achats pour lisser leurs stocks et éviter les saturations logistiques, tout en captant les consommateurs les plus prudents sur le plan budgétaire.
Car dans un contexte d’inflation persistante (+2,4 % sur un an selon l’Insee), les ménages arbitrent davantage : acheter pendant le Black Friday devient une stratégie économique à part entière.
Selon un sondage OpinionWay, près de 7 Français sur 10 envisagent d’effectuer au moins un achat pendant cette période, principalement dans les catégories high-tech et électroménager, deux segments où les marges sont historiquement compressées.
L’impact macroéconomique est loin d’être anecdotique : en 2024, les ventes liées au Black Friday avaient généré plus de 6,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France, selon la Fevad — un record qui pourrait être battu cette année.
👁️ L’œil de l’expert
Derrière l’euphorie commerciale, le Black Friday reste un baromètre précieux de la santé économique nationale.
Selon Marie-Anne Laurent, économiste à l’OFCE,
Le comportement d’achat des Français durant le Black Friday est un indicateur avancé de leur confiance dans l’économie. S’ils consomment massivement, c’est le signe d’un moral en amélioration malgré la pression inflationniste.
Mais la chercheuse alerte également sur les effets pervers du phénomène : explosion des fausses promotions, pressions psychologiques à l’achat et hausse temporaire des émissions de CO₂ liées à la logistique accélérée.
En clair, si le Black Friday draine des milliards, il pose aussi la question d’un modèle de consommation durablement soutenable.
L’édition 2025 s’annonce donc doublement stratégique : un test grandeur nature du pouvoir d’achat réel des ménages et une bataille cruciale pour la distribution française, entre économie de l’attention et guerre des prix mondiale.





