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Boeing : livraisons en baisse et repli face à Airbus

Le projet Boeing 777X à la peine
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Une fin d’année sous tension pour Boeing. Le mois de novembre a confirmé une dynamique préoccupante pour Boeing : l’avionneur américain recule nettement en volume de livraisons et reste distancé par Airbus. Derrière les chiffres, les enjeux sont profondément économiques : trésorerie, rentabilité des programmes long-courriers, pression concurrentielle et gestion d’un carnet de commandes massif. Comme le rappelait Tim Hepher de Reuters, Boeing fait face à des défis qui « remettent en question la cadence industrielle et les ambitions commerciales du constructeur ». Dans un contexte où les compagnies aériennes anticipent une croissance mondiale du trafic, la bataille pour les parts de marché se joue autant sur la capacité de production que sur la fiabilité des programmes. Voici une analyse structurée, dense et entièrement reformulée des dernières données publiées.

📉 Livraisons en recul et pression financière

Les performances industrielles de Boeing en novembre témoignent d’une contraction significative. L’entreprise n’a remis que 44 appareils à ses clients, soit une baisse marquée par rapport aux 53 livraisons d’octobre. Cette décélération pèse directement sur la génération de cash-flow, déjà fragilisée par plusieurs années de tensions industrielles.

Un rythme insuffisant pour rattraper Airbus – Face à Boeing, Airbus a livré 72 avions sur le même mois, creusant un écart qui pèse sur la perception du marché. Une différence qui n’est pas seulement symbolique : elle influence les prévisions financières, les comparaisons boursières et la capacité de négociation commerciale.

Zoom sur les principaux programmes – le 737 MAX : 32 livraisons, dont cinq pour Southwest. Le programme reste le moteur de volume, mais loin d’atteindre les cadences optimales nécessaires pour amortir les coûts passés. Ensuite, le 787 Dreamliner avec 6 livraisons, dont deux 787-10 pour TAAG Angola Airlines, dans le cadre d’une stratégie d’expansion africaine. et enfin les 777 et 767 cargos : 6 appareils livrés sur un segment encore dynamique, porté par Turkish Airlines, Aerotranscargo et d’autres clients du fret.

Un carnet de commandes solide mais un horizon encore lointain – Au 30 novembre, Boeing affichait 537 avions livrés en 2025 et un total de 1 000 commandes brutes pour l’année, soit 908 nettes après annulations. Ce volume permet d’atteindre un carnet total de 6 019 appareils, chiffre impressionnant… mais dont la conversion en livraisons dépend d’une amélioration durable de la production.

Comme l’a indiqué Jay Malave, directeur financier, l’entreprise table sur « un flux de trésorerie positif en 2026 grâce à la montée des cadences ». Un objectif ambitieux compte tenu du ralentissement constaté.

📈 Commandes record mais défis structurels 

Un mois dopé par les commandes long-courriers – Malgré les difficultés sur les livraisons, Boeing enregistre un mois extrêmement solide en termes de commandes avec 164 ventes nouvelles, dont 38 annulations, pour un solde net de 126 avions.

Le 777X attire les compagnies… malgré son retard chronique – L’appareil phare de Boeing, dont l’entrée en service est désormais prévue en 2027, accumule sept ans de retard. Malgré cela, la demande reste impressionnante puisque Boeing enregistre, pour le mois de novembre, 74 commandes nouvelles, dont 65 pour Emirates lors du Dubai Airshow — une annonce importante qui porte la flotte future de la compagnie à 270 appareils 777X. China Airlines a également consolidé son engagement avec 9 appareils supplémentaires.

787 Dreamliner : un succès commercial renouvelé – Le long-courrier carbone attire encore avec15 commandes de Gulf Air, 8 d’Uzbekistan Airways, 6 d’Etihad, et une d’un client confidentiel.

Le 737 MAX continue d’être commandé… mais anonymement – Boeing a reçu 43 commandes de 737 MAX, toutes attribuées à des clients non identifiés, un phénomène fréquent lorsqu’il s’agit de négociations commerciales encore en cours.

Airbus aussi en zone de turbulence – Bien que devant Boeing en livraisons, Airbus a dû réviser à la baisse son objectif 2025, passant de 820 à environ 790 appareils, notamment en raison de complications de qualité sur la famille A320. Une donnée importante pour contextualiser le rapport de force global.

👁 L’œil de l’expert : Un duel industriel

À court terme, Boeing fait face à un paradoxe classique dans l’aéronautique : un succès commercial incontestable, mais une capacité de production trop fragile pour répondre au niveau de demande. La croissance de son carnet de commandes montre clairement que les compagnies lui font confiance — notamment sur le 777X et le 787 — mais les retards répétés et les fluctuations de cadence mettent en péril la trajectoire financière de l’entreprise.

Du côté d’Airbus, les défis sont similaires même si la dynamique reste plus stable. La véritable clé des deux géants pour 2025-2027 sera la maîtrise industrielle : montée en cadence, qualité, fournisseurs et sécurisation des programmes long-courriers.

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