Dans la préparation du budget 2026, le gouvernement français engage une offensive sur les niches fiscales. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, propose de supprimer 50 dispositifs jugés obsolètes ou inefficaces, dans un contexte où l’État doit générer près de 40 milliards d’euros d’économies. L’enjeu : améliorer l’efficacité des dépenses publiques tout en préservant l’équité fiscale, face à une dette qui reste un sujet de vigilance pour les marchés et les investisseurs.
🔍 Identifier et supprimer les niches obsolètes
La France compte 474 niches fiscales, dont 65 sont déjà en extinction, représentant un coût total de 85,1 milliards d’euros. Quinze d’entre elles pèsent à elles seules la moitié de cette somme, avec le crédit d’impôt recherche (CIR) en tête.
C’est une proposition qu’on va faire aux parlementaires, de supprimer 50 niches fiscales évaluées comme obsolètes ou inefficaces
confirme Amélie de Montchalin lors d’un entretien accordé à BFMTV, sans détailler encore les dispositifs concernés. Cette mesure s’inscrit dans une logique d’efficacité budgétaire : limiter les dépenses publiques inutiles, améliorer le rendement fiscal et dégager des marges pour d’autres priorités gouvernementales. La ministre souligne cependant que certaines niches fonctionnent correctement et seront préservées, notamment celles en faveur des gardes d’enfants, personnes âgées à domicile ou personnes handicapées.
⚖️ L’équité fiscale au cœur des débats
Le Premier ministre François Bayrou a également souligné que les plus hauts revenus et les acteurs pratiquant la suroptimisation fiscale seront appelés à contribuer davantage.
Les niches fiscales qui profitent d’abord aux ménages aisés et aux grandes entreprises seront supprimées à chaque fois qu’elles seront constatées comme injustes et inutiles
précise-t-il.
Selon la ministre, « l’équité fiscale, c’est que chacun contribue à la hauteur de ses moyens ». Cette approche combine justice sociale et efficacité budgétaire, visant à réduire les privilèges fiscaux des plus aisés tout en maintenant les dispositifs qui soutiennent les ménages modestes et moyens.
🏛️ Dialogue politique et négociation
Amélie de Montchalin met en avant la culture du compromis dans la préparation du budget :
Il y a des débats qu’on peut ouvrir, mais ayons la culture de la négociation
rappelle-t-elle. Le gouvernement envisage ainsi de dialoguer avec les parlementaires et certains partis d’opposition, sur des mesures telles que la taxe sur les petits colis ou le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale.
Cette démarche traduit la volonté d’ancrer le budget 2026 dans une stratégie à la fois économiquement rigoureuse et politiquement viable, essentielle pour assurer la confiance des marchés et la stabilité financière du pays.
👁 L’œil de l’expert : un signal fort
La suppression ciblée de niches fiscales inefficaces représente un levier économique majeur pour le gouvernement. Elle permet non seulement de dégager des marges budgétaires significatives, mais aussi d’envoyer un signal clair aux investisseurs sur la discipline fiscale et la rationalisation des dépenses publiques. Si elle est accompagnée d’un dialogue politique constructif, cette stratégie pourrait contribuer à renforcer la crédibilité économique de la France et à stabiliser ses finances dans un contexte européen exigeant.