Les célèbres petites boîtes jaunes de Cachous Lajaunie, emblèmes de Toulouse, ont disparu des rayons début 2025 après l’arrêt de leur production par Perfetti Van Melle. Mais un projet de relance émerge : Rémy Groussard, fondateur des Ateliers de Tonton Pierrot à Béziers, affirme disposer des moyens financiers et industriels pour redonner vie à cette confiserie iconique. « Qu’il me contacte ! » a-t-il lancé au groupe italo-néerlandais, dans un appel relayé par Ici Occitanie.
Au-delà de la nostalgie, ce dossier révèle les tensions économiques qui pèsent sur l’industrie sucrière et sur les marques patrimoniales.
💶 Une décision industrielle radicale
Le retrait des Cachous Lajaunie résulte d’un choix stratégique. Perfetti Van Melle a confirmé à Le Monde avoir stoppé la production dans l’usine Mondelez de Toulouse après « un examen attentif des performances de Cachou ». Derrière cette décision se cache une logique purement économique : des ventes jugées insuffisantes face à des coûts de production élevés.
Cette disparition illustre une tendance de fond : les grands groupes rationalisent leur portefeuille de marques, privilégiant celles à fort volume et forte marge. Les produits historiques, même cultes, deviennent vulnérables dès qu’ils ne répondent plus aux exigences de rentabilité.
Pour les amateurs et pour Toulouse, la perte est double : un produit affectif et identitaire disparaît, mais aussi une activité économique locale.
🎰 Le pari financier d’une possible reprise
Face à ce retrait, Rémy Groussard mise sur une stratégie offensive. Patron des Ateliers de Tonton Pierrot, il voit dans les Cachous une opportunité de diversification de gamme et un relais de croissance. Son réseau de distribution régional et national pourrait, selon lui, soutenir une relance à grande échelle.
Mon savoir-faire et mes circuits existants sont des atouts pour redonner vie aux Cachous
explique l’entrepreneur, qui affirme avoir les fonds nécessaires. Pour réussir, la relance devrait s’appuyer sur :
Une production rationalisée avec des volumes adaptés.
Une valorisation marketing de l’aspect patrimonial et artisanal.
Une remise en avant digitale, notamment via l’e-commerce et les réseaux sociaux, pour toucher une nouvelle génération de consommateurs.
Si Perfetti Van Melle acceptait de céder ou de concéder la licence, l’opération pourrait se transformer en business case exemplaire : transformer une marque affective délaissée en actif rentable.
👁️ L’œil de l’expert : sauver le patrimoine
La possible renaissance des Cachous Lajaunie concentre deux réalités opposées : d’un côté, la logique financière des multinationales, focalisée sur la rentabilité immédiate ; de l’autre, l’attachement émotionnel et culturel des consommateurs à un produit iconique.
En termes économiques, une reprise réussie ne pourra s’appuyer uniquement sur la nostalgie : elle exigera une stratégie d’investissement claire, une adaptation aux nouveaux modes de consommation et un positionnement premium face à la concurrence.
Si Rémy Groussard parvient à convaincre Perfetti Van Melle, l’opération pourrait devenir un modèle de sauvegarde patrimoniale rentable. À défaut, les Cachous risquent de rester une douce relique du passé, plus présente dans la mémoire collective que dans les rayons.