Alors que la France navigue entre ralentissement économique, incertitudes politiques et pressions budgétaires, la Banque de France (BdF) tente de maintenir le cap de la confiance. Son gouverneur, François Villeroy de Galhau, s’est voulu rassurant : la croissance française devrait atteindre au moins +0,7 % en 2025 et +0,9 % en 2026, selon les dernières estimations publiées dans l’enquête mensuelle de conjoncture.
Un message d’optimisme tempéré, à l’heure où la faible visibilité politique et internationale pèse sur les perspectives économiques de l’Hexagone.
📈 Croissance sous tension
La Banque de France anticipe un léger rebond de l’activité économique au quatrième trimestre 2025, malgré un environnement marqué par une forte incertitude. Les derniers indicateurs de conjoncture montrent un ralentissement perceptible en novembre, conséquence directe du climat politique instable et des tensions sur le budget 2026, encore en débat à l’Assemblée nationale.
Sur TF1, François Villeroy de Galhau a rappelé la solidité de ses projections tout en appelant à plus d’ambition :
Sur notre prévision de croissance, nous avions prévu 0,7 % pour cette année et 0,9 % pour l’an prochain. Ce que je peux dire, c’est que cela devrait être au moins ces chiffres-là pour 2025 comme pour 2026.
Pour le gouverneur, accélérer la croissance reste la meilleure voie pour financer durablement les dépenses sociales, sans creuser davantage la dette publique. Ce discours intervient alors que la France peine à boucler son budget 2026, dans un climat de tension politique autour de la suspension partielle de la réforme des retraites.
Mais derrière la prudence verbale se cache un constat plus alarmant : selon la BdF, l’incertitude politique et internationale coûte environ 0,5 point de croissance à l’économie française. Un frein majeur à la reprise, aggravé par les guerres commerciales, la volatilité énergétique et les turbulences géopolitiques.
Il n’y a pas que l’incertitude politique, il y a aussi l’incertitude internationale
a insisté François Villeroy de Galhau, évoquant la fragilité d’un environnement économique mondial fragmenté.
Dans ce contexte, la Banque de France reste contrainte à un équilibre délicat : soutenir la reprise tout en évitant de nourrir l’inflation. La trajectoire reste donc modérément optimiste, mais loin d’un véritable redémarrage.
👁️ L’œil de l’expert : entre prudence et exigence
Cette prévision « plancher » de 0,7 % de croissance en 2025 traduit une stratégie de gestion du risque : la Banque de France préfère ancrer la confiance sans surestimer la reprise. Toutefois, la question centrale demeure : comment transformer cette croissance molle en moteur de transformation économique durable ?
Sans réformes structurelles sur la productivité, la dépense publique et le marché du travail, la France risque de rester piégée dans une croissance atone. En parallèle, les tensions sur les taux d’intérêt et les marges de manœuvre budgétaires réduites limitent la capacité de relance.
Pour les investisseurs comme pour les ménages, le signal envoyé par la BdF est clair : la croissance française reste fragile mais soutenable, à condition que la stabilité politique revienne et que les réformes reprennent. En somme, un scénario d’optimisme lucide pour 2025.





