Moins d’arnaques… mais des pertes toujours colossales. Si les arnaques bancaires marquent un léger repli, elles continuent d’engloutir des millions. En 2024, pas moins de 179 millions d’euros ont été subtilisés aux Français par des cybercriminels. Un chiffre en baisse de 2% par rapport à l’année précédente, selon les données publiées le 2025-__juin__-18 par la Banque de France, la Fédération bancaire française (FBF) et l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), relayées par BFM Business. Ce léger recul ne doit toutefois pas masquer une réalité économique : les menaces persistent, et les pratiques de certains usagers restent encore trop risquées.
Comme le souligne Emmanuel Constans, président de l’OSMP:
la sensibilisation progresse, mais la vigilance doit rester permanente face à des techniques d’arnaques de plus en plus sophistiquées
Une vigilance en hausse, un impact économique toujours lourd
La baisse apparente du montant des fraudes – de l’ordre de 2% – semble à première vue encourageante. Mais derrière cette statistique se cache encore un préjudice colossal pour les particuliers et pour l’ensemble du système bancaire.
➡️ En 2024, une personne sur deux (54%) a été la cible d’une tentative de fraude. Si toutes ne se concrétisent pas, 1 Français sur 10 admet être effectivement tombé dans le piège. Les méthodes sont connues, mais restent redoutablement efficaces : usurpation d’identité, faux conseillers bancaires, faux coursiers, ou encore phishing via des sites factices.
Pour Emmanuel Constans:
la fraude n’est pas qu’un phénomène numérique : c’est un risque économique majeur qui mobilise des moyens importants tant pour les banques que pour les pouvoirs publics
Cette criminalité numérique engendre une perte sèche pour les ménages mais aussi pour le tissu économique, notamment à travers la gestion des litiges, le coût des indemnisations ou le ralentissement de la confiance dans les paiements en ligne.
Les bons réflexes se multiplient, mais les failles demeurent
Sur le front de la prévention, la tendance est clairement à l’amélioration. Les Français semblent mieux informés et adoptent des comportements plus prudents.
Ainsi :
- 90% des personnes interrogées déclarent ignorer les appels de numéros inconnus ;
- 77% utilisent désormais un mot de passe unique pour leurs services bancaires ;
- 70% s’assurent que la double authentification est activée pour leurs opérations sensibles .
Autre signe encourageant : la réaction post-fraude s’accélère.
➡️ 33% des victimes contactent immédiatement leur banque, et 28% font opposition sans attendre.
➡️ 18% déposent plainte, un chiffre encore faible mais en progression.
Cependant, des habitudes à risque persistent :
- 39% des usagers enregistrent encore leurs mots de passe directement sur le site ou l’appli de leur banque ;
- Près de 30% conservent leurs coordonnées bancaires sur des sites e-commerce, les exposant à des fuites de données potentielles .
Ces usages fragilisent les efforts de cybersécurité déployés par les établissements bancaires et multiplient les points d’entrée pour les escrocs.
️ L’œil de l’expert : une guerre d’usure
La diminution des montants volés est un signal positif, mais insuffisant pour crier victoire. Les 179 millions d’euros perdus en 2024 rappellent que la cyberfraude reste un enjeu économique stratégique, mobilisant à la fois les banques, les pouvoirs publics et les particuliers. L’évolution des arnaques, toujours plus ciblées et crédibles, impose une vigilance constante, y compris chez les usagers les plus avertis.
Comme le souligne l’OSMP:
il ne s’agit pas d’un simple fait divers numérique, mais d’une menace pesant directement sur la stabilité des flux financiers quotidiens
En clair : chaque clic compte.
