Les Français et l’arbitrage alimentaire
😱 Quand 1 Français sur 6 ne mange pas à sa faim !
C’est de coutume, lors de chaque crise qu’elle soit économique ou financière (ou les deux), les populations les plus fragiles sont aussi celles qui sont le plus impactées. Et les conséquences sont souvent les mêmes : les arbitrages inévitables dans le quotidien de chacun. Dans ces arbitrages, et selon une dernière étude du Crédoc (Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie), nous retrouvons le budget alimentaire.
Et les résultats de l’enquête du Crédoc sont sans appel :
16% des Français déclarent ne pas manger suffisamment ;
et nous assistons, selon l’organisme, à une forte augmentation de la précarité alimentaire dans notre pays. Cette précarité a connu une forte accélération au second semestre 2022 (+ 4% entre juillet et novembre 2022).
En janvier 2023, l’accélération de l’inflation sur les produits alimentaires (+ 15%) a renforcé le sentiment d’insécurité alimentaire de nombreux Français qui reconnaissent aujourd’hui « acheter ce dont ils ont besoin et non pas ce dont ils ont envie ».
Alors qu’en avril 2016, le taux de nos compatriotes qui disaient pouvoir manger tous les aliments qu'ils veulent était de 50%, ce taux s’est effondré à 39% en fin d’année dernière.
👉🏼 Les jeunes et les femmes les plus touchés
Près un Français sur 4, de moins de quarante ans, souffre de la précarité alimentaire, contre 17% des 50-59 ans ou encore 7% des 60-69 ans.
La forte inflation, notamment sur les produits alimentaires, explique au moins en partie la hausse de cette forme de précarité. Les trois-quarts des personnes concernées citent en effet le manque d’argent comme motif de leur situation, explique le Crédoc.
Ajoutons que les inflations connues sur le logement, sur l’énergie, sont venues largement contribuer à cette précarité : nombreux sont les Français à rencontrer des difficultés, chaque mois, dans le remboursement du prêt immobilier, ou encore le paiement du loyer ou des factures énergétiques.
L’étude du Crédoc va même plus loin en soulignant les arbitrages sur le poste santé.
Les personnes qui déclarent souffrir d’un handicap, d’une maladie chronique ou d’une affection de longue durée, ou déclarant que leur état de santé n’est pas satisfaisant, sont plus nombreuses à manquer de nourriture que les personnes qui se disent en bonne santé, alerte le Crédoc.
Gageons que la réouverture des négociations entre les distributeurs et les industriels permet de juguler, dans les mois à venir, cette inflation sur les produits alimentaires. Les plus optimistes tablent sur un retour à une inflation sur les produits alimentaires autour de 6% dès cet été. Les plus raisonnables pensent eux à la rentrée de septembre.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français