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Photo d'une armoire réfrigérée présentant des plats exclusivement végétaliens
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Moins de viande, plus de sens : la nouvelle révolution dans nos assiettes

La viande s’invite de moins en moins souvent à table. Loin d’un simple effet de conjoncture lié à l’inflation, la baisse de la consommation de viande en France dessine une véritable transition alimentaire. Cette mutation silencieuse, portée par des considérations économiques, sanitaires, écologiques et éthiques, bouscule les habitudes, rebat les cartes du marché agroalimentaire et interroge le rôle des pouvoirs publics. Entre désirs de mieux manger et besoin de repenser nos modes de production, les Français font le choix du "moins mais mieux", dessinant une nouvelle norme alimentaire. 🍽️🌱

🍲 Entre prix, santé et climat : les ressorts d’un changement durable

Si la flambée des prix observée en 2023 a indéniablement déclenché un électrochoc, elle n’en est pas la seule explication. En réalité, plus d’un Français sur deux (53 %) a réduit sa consommation de viande au cours des trois dernières années, indépendamment de la hausse des prix. Selon Benoît Granier, responsable alimentation au Réseau Action Climat (RAC)

Cette évolution s’inscrit dans une dynamique de fond des habitudes alimentaires, au-delà du contexte inflationniste 

Au premier rang des motivations : les préoccupations de santé. L’Anses a récemment mis en garde contre les excès de viande rouge et transformée, pointant leurs effets sur les risques cardiovasculaires et certains cancers. Conséquence directe : 38 % des Français invoquent des raisons médicales pour justifier leur réduction de consommation.

Vient ensuite la conscience environnementale, de plus en plus présente dans les décisions d’achat. Un tiers des répondants (35 %) déclare ainsi limiter la viande pour réduire leur empreinte carbone. Derrière ce changement, une vision plus systémique de l’alimentation se dessine, où le contenu de l’assiette devient un levier de responsabilité individuelle et collective. 🌍🩺

🌿 Le végétal s’installe, la qualité devient une exigence

Face à cette inflexion, les alternatives végétales gagnent du terrain. Loin des substituts ultra-transformés, ce sont surtout les légumineuses, riches en protéines et peu coûteuses, qui séduisent : 85 % des Français sont prêts à en intégrer davantage à leur alimentation. Un tournant qui redéfinit la composition des repas quotidiens et transforme en profondeur les attentes envers les producteurs et les distributeurs.

La recherche de produits de meilleure qualité devient centrale. 79 % des sondés affirment qu’ils accepteraient de consommer encore moins de viande si cela leur permettait d’accéder à une viande issue de filières éthiques, locales et durables. Un chiffre révélateur d’un changement de paradigme : la quantité cède la place à la valeur ajoutée, qu’elle soit nutritionnelle, environnementale ou sociale.

Ce basculement entraîne une forte attente de transparence : 9 Français sur 10 demandent plus d’informations sur l’origine des viandes utilisées dans les plats préparés. Une exigence qui dépasse les étiquettes : elle touche à la manière dont l’ensemble de la chaîne agroalimentaire répond aux nouvelles aspirations sociétales. 🧾🔍

👁 L’œil de l’expert : une transition sociétale à soutenir, pas à subir

Le virage alimentaire que prennent les Français ne relève pas d’une mode passagère, mais d’une profonde mutation culturelle.

Les citoyens sont prêts à adopter une alimentation plus végétale, plus locale, plus durable. Mais ils attendent des mesures concrètes pour rendre ce choix viable au quotidien

analyse Benoît Granier. Autrement dit, la transition ne pourra réussir sans un accompagnement politique fort et une implication responsable des acteurs privés.

Le Réseau Action Climat propose des leviers concrets : plafonner les marges sur les produits issus de filières vertueuses, introduire un étiquetage environnemental comparable au Nutri-Score, ou encore interdire les publicités de junk food ciblant les enfants. Côté restauration collective, la demande est tout aussi claire : des alternatives végétales accessibles, savoureuses et équilibrées, dès les cantines scolaires.

L’enjeu est d’ampleur. Il s’agit de repenser tout un modèle alimentaire autour de la durabilité et de la justice sociale, en garantissant aux agriculteurs une rémunération équitable, tout en assurant l’accès à des produits de qualité pour tous. La "révolution silencieuse" est déjà en marche. Aux institutions de s’assurer qu’elle ne laisse personne sur le bord du chemin. 🚜⚖️🥕

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.