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68 000 emplois perdus dans le privé : une fin 2024 climatisée
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68 000 emplois perdus dans le privé : une fin 2024 climatisée

Le dernier trimestre de 2024 a été marqué par une contraction de l’emploi salarié privé en France, avec une perte de 68 000 postes, selon les chiffres publiés par l’Insee, vendredi. Ce recul de 0,3% vient corriger une première estimation moins pessimiste de 0,2%, signalant ainsi un ralentissement notable de l’emploi dans le secteur privé, bien que le niveau global d’emploi reste encore élevé par rapport à la période pré-Covid. Ce phénomène, accompagné de pertes dans la fonction publique, interroge sur l’évolution du marché de l'emploi français à court terme.

👷🏼‍♂️ Le privé touché par la baisse de l’intérim et d’autres secteurs clés

La principale source de cette baisse réside dans l'intérim, dont l’activité a chuté de 2,3% par rapport au trimestre précédent, entraînant la perte de 17 100 postes. Ce secteur, déjà fragilisé, enregistre une diminution de 6% par rapport à 2023 et un recul de plus de 8% par rapport à la période d’avant la crise sanitaire, soit 64 100 emplois perdus depuis fin 2019. En outre, d’autres secteurs, tels que l’information communication et la construction, ont également vu leurs effectifs diminuer, respectivement de 0,9% et 0,6%. La baisse dans ces domaines, bien que plus modérée, vient accentuer un phénomène global de stagnation dans certaines branches.

 Des signes contradictoires : les seniors et la fonction publique résistent

À l’opposé de la tendance générale, l’emploi des seniors (55 ans et plus) a connu une belle progression, avec une hausse de 2,8% en un an, soit 104 500 nouveaux postes dans le secteur privé. Ce phénomène s’explique en partie par la nécessité croissante d’expertises et de compétences établies, mais aussi par la démographie vieillissante du pays. En revanche, les jeunes de moins de 30 ans et les travailleurs de 30 à 54 ans ont vu leur nombre d’emplois reculer respectivement de 0,5% et 0,9%, soulignant les difficultés accrues d’insertion sur le marché du travail pour ces tranches d’âge.

Quant à la fonction publique, après huit trimestres consécutifs de hausse, elle a enregistré une diminution de 0,4%, soit 22 100 emplois en moins. Toutefois, l’emploi public reste bien au-dessus de son niveau d’avant crise, avec une augmentation de 200 000 postes par rapport à la situation de 2019, ce qui atténue quelque peu les pertes observées dans le privé.

👁 L'œil de l'expert

Le recul de l’emploi salarié privé, bien que relativement modéré, témoigne d’un ralentissement économique préoccupant pour certains secteurs, notamment l’intérim, la construction et l’information communication. Cependant, l’augmentation de l’emploi chez les seniors montre que certaines tranches d’âge sont moins touchées par ces difficultés, ce qui pourrait suggérer des changements dans les priorités des employeurs.

Pour faire face à cette tendance, il devient urgent de renforcer les politiques de soutien à l’emploi des jeunes et de la classe moyenne active, tout en soutenant l’insertion professionnelle des plus jeunes et des moins qualifiés. Par ailleurs, des mesures visant à renforcer la résilience des secteurs fragilisés, comme l’intérim, seraient essentielles pour endiguer cette dynamique de baisse.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français