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Faillites, PSE... les signaux d'alertes se multiplient et ne rassurent pas les Français
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Faillites, PSE... les signaux d'alertes se multiplient et ne rassurent pas les Français

Après une année 2024 particulièrement éprouvante sur le pan économique et financier, en Europe et en France tout particulièrement (avec des secteurs lus touchés que d'autres, comme l'industrie automobile, le bâtiment ou encore la distribution), cette nouvelle année 2025 s'annonce tout aussi périlleuse. Certains organismes comme l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Economiques) ou encore la Banque de France, tablent sur un taux de chômage qui pourrait augmenter à presque 8% cette année. Le premier des deux organismes prévoit jusqu’à 143 000 destructions d'emplois en 2025.

1. Une année 2024 marquée par une hausse des licenciements économiques

L'année 2024 a été particulièrement difficile pour le marché du travail, avec un accroissement notable des licenciements économiques. En effet, le nombre de contrats annulés à la suite de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) a bondi de 131% par rapport à l'année précédente, atteignant des niveaux record. Ce phénomène est particulièrement marqué dans certains secteurs, tels que la logistique et la distribution. Au troisième trimestre 2024, 23 800 postes ont été supprimés, ce qui représente une augmentation de plus de 130% par rapport au même trimestre en 2023. L'ampleur de cette tendance a été décrite comme un « choc économique » par les observateurs, notamment en raison de l'ampleur de la crise sanitaire passée et de la conjoncture actuelle.

2. L'impact des défaillances d'entreprises sur l'emploi

La montée des défaillances d'entreprises s'ajoute à cette situation préoccupante. Selon la Banque de France, plus de 64 900 entreprises ont fait défaut au cours des 12 derniers mois, une augmentation de 18,1% par rapport à l'année précédente. Ce phénomène est souvent interprété comme une correction après la période de ralentissement des défaillances observée pendant la crise du COVID-19. Ces fermetures massives affectent particulièrement les petites entreprises, mais ont également un impact sur les chaînes de sous-traitance et, par conséquent, sur l'emploi en général. Cette tendance à la hausse des défaillances ne semble pas prête de s'inverser, ce qui pourrait exercer une pression supplémentaire sur le marché du travail dans les mois à venir.

3. Perspectives inquiétantes pour le chômage en 2025

Les perspectives économiques pour 2025 ne sont guère plus rassurantes. La Banque de France et l’OFCE prévoient une augmentation significative du taux de chômage, qui pourrait atteindre près de 8% en 2025. Cette prévision est alimentée par une combinaison de facteurs, notamment l'augmentation des plans sociaux et la persistance des difficultés économiques dans divers secteurs. Bien que l'Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) estime que la hausse sera limitée au début de l'année 2025, les autres indicateurs pointent vers un renforcement des tensions sur l'emploi. En effet, les projections indiquent une possible perte de 143 000 emplois, ce qui mettrait une pression supplémentaire sur l'ensemble de l'économie et sur les demandeurs d'emploi.

En novembre dernier déjà, dans une interview accordée à La Tribune, Sophie Binet, à la tête de la CGT, alertait sur ce sujet:

On estime que plus de 150 000 emplois vont disparaître, probablement plus. Car il y a un effet domino sur toute la chaîne de sous-traitance

4. Un climat de précarité renforcé par l'augmentation des procédures de licenciement collectif

L'année 2024 a également vu une progression des licenciements collectifs pour motif économique, hors PSE, qui ont augmenté de 22,2% par rapport à l'année précédente. Cela représente une pression supplémentaire pour les actifs en reconversion professionnelle, avec plus de 38 600 entrées dans les dispositifs de soutien à l'emploi, comme le contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Ces licenciements, bien que souvent moins médiatisés que les PSE, ont un impact direct sur les travailleurs, notamment dans les petites structures où moins de 10 salariés sont concernés, échappant ainsi aux dispositifs plus encadrés des PSE. Cette tendance pourrait se poursuivre en 2025, alimentant une précarité croissante sur le marché du travail.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français