François Villeroy de Galhau plaide pour un déficit public maîtrisé en 2025
En 2025, la France se trouve à un tournant crucial pour sa gestion des finances publiques. Face à un déficit qui dépasse actuellement les attentes, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a plaidé pour une stratégie de réduction ambitieuse, tout en assurant que cette démarche ne nuira pas à la croissance économique. Dans ses récentes déclarations, le 8 janvier dernier sur France 2, il a évoqué l’objectif de ramener le déficit public à un niveau proche de 5% du PIB, tout en rappelant la nécessité de viser un retour à 3% à moyen terme. Pour atteindre cet objectif, il a mis en avant un double levier : la maîtrise des dépenses publiques et des hausses d’impôts ciblées.
🧯 Les leviers d'une réduction du déficit public : maîtriser les dépenses et ajuster la fiscalité
Pour François Villeroy de Galhau, l’essentiel pour 2025 est de ramener le déficit public à un niveau aussi proche que possible de 5% du PIB (Produit Intérieur Brut). Ce défi implique bien entendu une réduction significative des dépenses publiques, mais également un ajustement de la fiscalité.
Il faut revenir cette année à un déficit le plus proche possible de 5% du PIB, et clairement inférieur à 5,5%. Et il faut aussi fixer un cap de moyen terme, celui de 3% de déficit en 2029
S’il évoque la possibilité d’une augmentation des impôts, cela ne doit selon lui concerner que certaines catégories spécifiques, sans alourdir de manière générale la charge fiscale des Français. Selon lui, une telle réduction des déficits est parfaitement réalisable, mais nécessite un contrôle rigoureux des dépenses, tant au niveau de l'État que des collectivités locales et des administrations sociales. Une attention particulière devrait être portée à l'efficacité de ces dépenses pour éviter des gaspillages inutiles.
La première étape pourra comporter pour partie certaines hausses d'impôts ciblées; mais la seconde devra reposer essentiellement sur des dépenses mieux maîtrisées et plus efficaces, de l'État, mais aussi des collectivités locales et des administrations sociales
🔋 Une croissance modeste mais pas de récession à l’horizon
Le gouvernement français mise également sur une croissance modeste du PIB pour 2025, estimée à 1,1%. Toutefois, des révisions à la baisse de cette prévision sont possibles, la Banque de France annonçant une estimation plus modeste de 0,9%. Malgré ces perspectives économiques prudentes, François Villeroy de Galhau a assuré qu'il n'y avait pas de risques immédiats de récession, et que la reprise pourrait se dessiner dès 2026, avec une croissance projetée autour de 1,3%.
La reprise attendue devrait intervenir en 2026 et 2027 avec une croissance autour de 1,3% - sous réserve d'une diminution progressive des incertitudes cette année
Il a également souligné que le redressement budgétaire envisagé ne freinerait pas cette dynamique de croissance. Au contraire, en rassurant les marchés et les investisseurs, il pourrait stimuler une reprise plus rapide, en incitant les entreprises à investir et les ménages à consommer.
📉 Des signes positifs dans le secteur immobilier : une baisse des taux d’emprunt encourageante
Un autre facteur clé pour la relance économique en 2025 pourrait être le secteur immobilier, avec des taux d’emprunt en net recul. Selon les dernières données, les taux moyens des crédits immobiliers ont chuté sous les 3,4% en novembre 2024, contre plus de 4% un an plus tôt. Cette baisse des taux pourrait avoir un effet positif sur l’activité immobilière et encourager les Français à emprunter à nouveau. Cela représente une « bonne nouvelle » pour l’économie, selon François Villeroy de Galhau, qui prévoit que cette dynamique favorisera une reprise progressive du marché immobilier.
Nous allons bientôt publier les chiffres de taux sur le mois de novembre : en moyenne les crédits immobiliers, qui étaient à plus de 4% il y a un an, en janvier 2024, en novembre ils sont tombés en moyenne en-dessous de 3,4%. D'ailleurs les Français recommencent à emprunter. C'est une bonne nouvelle pour un redémarrage progressif de l'immobilier
Cette situation est favorable à la fois pour les ménages qui envisagent l’achat d’un bien et pour le marché de la construction, contribuant ainsi à la croissance économique.
Un redressement budgétaire au service de la croissance ?
Nous l'avons compris, le défi budgétaire de la France en 2025 sera de ramener le déficit à un niveau acceptable tout en stimulant l’économie. François Villeroy de Galhau a tenté, au cours de cette intervew, de démontrer que cet objectif est atteignable grâce à une politique de maîtrise des dépenses publiques et à des ajustements fiscaux mesurés. On retiendra également de son passage sur la chaîne publique que même si la croissance restera modeste, elle devrait être suffisante pour éviter une récession, avec des perspectives de redressement à moyen terme. Enfin, la baisse des taux d’intérêt, combinée à un environnement économique plus stable, pourrait bien apporter un soutien significatif à l’immobilier et à la consommation des ménages.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français