Instabilité politique : un frein majeur aux réformes économiques
L'annonce de la censure du gouvernement Barnier fait décidément couler beaucoup d'encre. Après la classe politique et les économistes, place aux agences de notation de commenter cette situation devenue très inconfortable pour notre pays. Pour l'agence Moody's, l'inquiétude est palpable et les premiers doutes concernant l'incapacité de la France à corriger rapidement ses comptes publics apparaissent. Une alerte avant une possible dégradation de la note française au cours des prochains mois ?
❌ Instabilité politique : un frein majeur aux réformes économiques
Le vote de censure, porté par une majorité de 331 députés, a mis en lumière la terrible fracture du paysage politique français. Cette situation, selon Moody’s, complique sérieusement l’adoption des réformes indispensables à la consolidation des finances publiques. La démission inéluctable du premier ministre Michel Barnier accentue évidemment l’impasse institutionnelle, et renforce l’incapacité de nos gouvernants à répondre aux défis économiques actuels. Ces blocages institutionnels, doublés d’une classe politique divisée, érodent encore davantage la crédibilité de la France auprès des investisseurs internationaux.
⚠️ Déficits et croissance : des prévisions alarmantes
Les perspectives budgétaires françaises se dégradent rapidement. Moody’s prévoit un déficit public atteignant 6,3 % du PIB en 2024, largement au-delà des objectifs initiaux de 4,4 %. Cette déviation est aggravée par une baisse inattendue des recettes fiscales. Du côté de la croissance, l’OCDE a révisé à la baisse ses prévisions pour 2025, tablant désormais sur 0,9 %, bien en deçà des 1,2 % espérés. Avec une dette publique déjà difficile à maîtriser, la France se rapproche dangereusement d’un point critique, où les coûts d’emprunt risquent de supplanter les dépenses pour des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et aussi la défense.
👀 Une dette sous surveillance : le spectre de la dégradation
Moody’s avait abaissé la perspective de la note française à "négative" en octobre 2024, signalant des risques accrus pour la stabilité de la dette. Bien que Standard & Poor’s ait maintenu la note à "AA-" en novembre 2024, le vote de censure pourrait inciter l’agence à revoir cette évaluation. La fragmentation politique française, couplée à l’incapacité de mettre en place des réformes budgétaires ambitieuses, ajoute une pression notable sur les marchés financiers. Une dégradation de la note souveraine entraînerait des coûts d’emprunt plus élevés, réduirait la confiance des investisseurs et compromettrait les efforts de reprise économique.
🏦 Moody’s et l’urgence d’une réponse structurelle
L’instabilité politique et les déficits croissants plongent la France dans un cercle vicieux. Moody’s alerte sur le risque accru d’une dégradation de la note souveraine, rappelant l’urgence de réformes structurelles pour redresser la trajectoire budgétaire. Cependant, dans un contexte où la classe politique peine à trouver des compromis, ces ajustements semblent peu probables à court terme. L’impasse actuelle renforce les incertitudes économiques et pose la question de la capacité de la France à restaurer une stabilité à la fois institutionnelle et économique.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français