Production automobile en France : un "plus bas" historique de plus de 60 ans
La production de voitures en France a enregistré une chute vertigineuse, atteignant des niveaux jamais vus depuis les années 60, à l'exception des impacts liés à la crise du Covid. En 2024, cette tendance s’est intensifiée, en grande partie à cause des difficultés rencontrées par Stellantis, le principal acteur du secteur. Les chiffres sont alarmants : une réduction de 23 % de la production dans les usines françaises du groupe. D’un autre côté, des constructeurs comme Renault et Toyota semblent avoir mieux résisté à cette dynamique défavorable. Décryptage de cette évolution préoccupante.
◼️ : une année noire pour la production française
L'année 2024 a été particulièrement difficile pour Stellantis, dont les usines françaises ont vu leur production de voitures et fourgons baisser de manière drastique. En effet, seulement 565 000 véhicules ont été produits, contre 737 000 en 2023, soit une chute de 172 000 unités. "Ce recul est aussi profond que si une usine entière avait disparu", note Les Échos.
Cette baisse s'inscrit dans un contexte européen également préoccupant, avec une réduction de 20 % de la production totale du groupe. Une des causes majeures réside dans la division par deux de la production de véhicules électriques. En outre, Stellantis a perdu des parts de marché face à ses rivaux et a ajusté ses cadences d’assemblage pour réduire ses stocks, notamment à cause de problèmes d'approvisionnement en fin d’année. Deux sites, Sochaux et Hordain, ont été particulièrement affectés, entraînant une perte de 20 000 unités. Ces difficultés ont donc contribué à l’effondrement des chiffres en France, accentuant la fragilité du secteur.
🦾 Renault et Toyota : résilience et adaptation
À l'inverse, Renault a su se montrer plus résilient. Bien que la production en France ait légèrement augmenté (+2 %), atteignant 486 960 unités, cette performance est relative. Le groupe Renault subit les conséquences de nombreuses délocalisations, initiées sous la direction de Carlos Ghosn. La production de modèles comme la Clio est en grande partie réalisée en Turquie, tandis que la production de véhicules thermiques se déroule principalement en Espagne. Le site de Flins, qui a cessé de produire des voitures en 2024, symbolise cette transition industrielle marquée par un tournant vers les véhicules électriques.
Cependant, la filière électrique de Renault semble offrir un avenir plus prometteur. Le site de Douai, en particulier, a vu une amélioration significative de sa production, atteignant près de 90 000 unités, grâce à l’arrivée de nouveaux modèles comme la Mégane E-Tech, le Scénic et la R5. Renault semble ainsi tirer son épingle du jeu en s’appuyant sur la transition énergétique, mais la question de la production de masse en France reste complexe.
👁 L'œil de l'expert : un avenir incertain pour l'industrie automobile française
Le recul historique de la production automobile en France soulève des interrogations majeures sur la compétitivité et la résilience de ce secteur clé pour l’économie nationale. Si Stellantis peine à maintenir ses chiffres dans un environnement économique difficile, d'autres acteurs, comme Renault, font face à une reconfiguration industrielle avec des délocalisations massives.
Pour l’avenir, il serait crucial de renforcer l’attractivité de l’industrie automobile en France en stimulant les investissements dans la transition énergétique et en optimisant les processus de production. Le développement d’une véritable stratégie industrielle centrée sur l’innovation et la compétitivité des sites français pourrait permettre de limiter les dégâts à moyen terme.
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