Une montée du surendettement, mais dans un contexte plus maîtrisé qu'avant la pandémie
Le surendettement a connu une hausse significative en 2024, alimentée par un contexte économique difficile et une pression accrue sur le pouvoir d’achat. Cependant, malgré cette hausse, les chiffres restent bien en deçà des niveaux observés avant la crise sanitaire. L’année 2024, marquée par un bond de 10,8 % des dossiers de surendettement par rapport à 2023, met en lumière des dynamiques intéressantes sur l’état des finances des Français, et les dispositifs d'accompagnement qui ont évolué.
🌡 Une hausse des dossiers de surendettement, mais un écart avec les niveaux pré-Covid
La Banque de France a enregistré 134.803 dossiers de surendettement en 2024, soit une augmentation notable de 10,8 % par rapport à l'année précédente. Cependant, cette croissance, bien qu’importante, est modérée par rapport à des années antérieures. Comparé à 2019, l'année de référence avant la pandémie, le nombre de dossiers est inférieur de 6 %, et il reste même bien en dessous des chiffres records de 2014, où plus de 240.000 dossiers avaient été traités. Cette évolution suggère que bien que la situation économique ait dégradé la solvabilité de certains ménages, le surendettement reste contenu, grâce notamment à l’évolution des dispositifs de prévention et d'accompagnement.
💳 Des difficultés de paiement croissantes, mais une stabilisation du nombre de défaillances bancaires
Les inscriptions au FICP (Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers) ont également progressé de 3,1 % en 2024, avec 908.636 nouveaux inscrits, témoignant des difficultés croissantes pour de nombreux emprunteurs à honorer leurs engagements financiers. Toutefois, cette dynamique ne se traduit pas systématiquement par une démarche de surendettement officielle. En revanche, un autre indicateur montre une certaine stabilisation : les retraits de cartes bancaires et les inscriptions au fichier central des chèques (FCC) ont diminué de 10,9 % en 2024. Ce recul suggère une certaine résilience des ménages dans la gestion de leurs moyens de paiement, avec moins de personnes confrontées à des sanctions bancaires comme les chèques sans provision ou les interdictions de carte.
🤝 Une demande accrue de services bancaires de base et d'accompagnement financier
Du fait de la pression croissante sur les finances personnelles, le nombre de personnes sollicitant une aide ou des informations sur leur situation financière reste élevé. En 2024, près de 2 millions de particuliers ont contacté la Banque de France pour obtenir des conseils ou une aide, notamment en matière d’inclusion financière. Cette demande se traduit par des sollicitations variées : que ce soit pour accéder à un droit au compte (en cas de refus bancaire) ou pour des conseils sur la gestion du budget familial, ces démarches montrent l’importance de maintenir un accès équitable aux services bancaires et de renforcer les dispositifs d’accompagnement face aux difficultés économiques.
🌈 Une situation sous contrôle malgré l’augmentation des difficultés financières
Au final, bien que le surendettement ait progressé en 2024, il reste sous contrôle par rapport aux niveaux antérieurs à la crise sanitaire. On peut se rassurer des dispositifs de soutien et d’accompagnement, notamment via la Banque de France, qui continuent de jouer un rôle prépondérant dans la gestion des crises financières personnelles. Alors que de nombreuses familles font face à des difficultés économiques croissantes, l'équilibre reste fragile, et il sera essentiel d’adapter les politiques publiques pour offrir une sécurité financière renforcée et une gestion proactive des risques de surendettement.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français