L’édition 2025 de l’Euro féminin, qui s’achèvera le dimanche 27 juillet au Parc Saint-Jacques de Bâle en Suisse, ne sera pas seulement celle des performances sportives. Elle marquera aussi une avancée historique dans l’évolution des primes allouées aux équipes et joueuses, à la hauteur de la popularité grandissante du football féminin. En effet, l’UEFA a prévu un total de 41 millions d’euros en primes pour cette compétition, une hausse spectaculaire de 156% par rapport à l’édition de 2022. Bien que la parité avec les hommes reste encore un objectif lointain, cet investissement traduit un engagement fort de la part de l’instance dirigeante pour accompagner cette discipline vers de nouveaux sommets.
💰 Une redistribution mieux équitable…
La hausse du prize money ne concerne pas uniquement les fédérations nationales. Pour la première fois dans l’histoire de l’Euro féminin, les joueuses recevront directement entre 30 et 40 % des primes versées à leur sélection. Une mesure saluée par les syndicats, qui y voient une reconnaissance concrète de la valeur individuelle des athlètes dans le succès collectif.
Du côté des clubs, l’UEFA double aussi la mise : 9 millions d’euros seront alloués pour compenser les équipes qui libèrent leurs joueuses. Concrètement, un club pourra percevoir jusqu’à 36 445 € par joueuse finaliste (sur la base de 985 € par jour). Un signal économique fort, destiné à encourager les clubs professionnels à soutenir le développement du football féminin, malgré les tensions liées au calendrier international.
⚖️ Un modèle loin de l’égalité
Si les chiffres progressent, les écarts restent criants. En 2025, chaque sélection qualifiée recevait 1,8 million d’euros, soit trois fois plus qu’en 2022, mais encore bien loin des standards masculins. Les 70 % de l’enveloppe globale sont répartis de manière égale entre les 16 équipes, tandis que les 30 % restants récompensaient les performances sportives (jusqu’à 5,1 millions d’euros pour une équipe victorieuse, en enchaînant les victoires).
À titre de comparaison, les Bleus de Didier Deschamps, éliminés en demi-finale de l’Euro 2024, ont tout de même touché 19,5 millions d’euros. De leur côté, les Françaises, stoppées en quart par l’Allemagne, n’ont pas dépassé le cap des 2,35 millions. Même avec un parcours parfait, la somme maximale reste quatre fois inférieure à celle des hommes.
Détails des primes :
Participation : 1 800 000 €
Match nul en phase de groupes : 50 000 €
Victoire en phase de groupes : 100 000 €
Quart de finale : 550 000 €
Demi-finale : 700 000 €
Finale : 850 000 €
Vainqueur : 1 750 000 €
Maximum possible : 5 100 000 €
👁️ L’œil de l’expert
Sur le plan financier, l’Euro féminin 2025 s’impose comme un jalon essentiel dans la professionnalisation du sport féminin en Europe. L’augmentation des primes, la redistribution directe aux joueuses, et l’indemnisation des clubs sont autant de leviers qui devraient accélérer l’investissement dans la filière. Toutefois, la distance économique avec le football masculin demeure massive, et la parité semble encore relever du symbole plus que du concret.
Dans une logique de marché, l’UEFA joue sur une équation délicate : soutenir une croissance durable sans déséquilibrer ses équilibres budgétaires. Mais au rythme actuel, la prochaine décennie pourrait bien faire basculer les rapports de force.