Alors que l’Euro féminin 2025 s’est achevé en Suisse sur une victoire anglaise à l’issue d’une finale haletante contre l’Espagne, c’est un autre terrain que les joueuses ont largement conquis : celui de l’audience et de la valorisation économique du football féminin. Le match du 27 juillet, suivi par des millions de téléspectateurs à travers l’Europe, confirme que le sport féminin n’est plus un produit de niche, mais un vecteur de croissance stratégique pour les diffuseurs, les sponsors et les institutions.
📊 Le foot féminin entre dans la cour des grands
Les chiffres sont sans équivoque : l’intérêt du public pour le football féminin ne cesse de croître, et les retombées économiques suivent cette dynamique. En Angleterre, la BBC a enregistré un pic d’audience à 12 millions de téléspectateurs, représentant 59 % de part de marché, selon les données publiées juste après la rencontre. Un chiffre d’ores et déjà proche du précédent record de 14,4 millions établi lors de la finale précédente, et qui pourrait même être dépassé lorsque ITV, co-diffuseur de l’événement, publiera ses propres données.
Ce sont des audiences qu’on n’associait historiquement qu’aux grandes affiches masculines
souligne Mundo Deportivo, en pointant la convergence croissante entre les performances sportives et la couverture médiatique du foot féminin.
Du côté espagnol, le quotidien confirme que la finale a été suivie par 6 millions de personnes, soit une part de marché de 58 %, établissant un record absolu pour un match féminin en Espagne. Ce résultat dépasse largement les scores habituels du football féminin sur le territoire ibérique, soulignant une montée en puissance du sport dans l’opinion publique.
Cette progression des audiences est d’autant plus significative qu’elle s’inscrit dans une séquence déjà marquée par un succès commercial de la compétition : les ventes de billets ont, elles aussi, atteint des sommets. L’Euro 2025 s’impose donc comme une vitrine économique majeure, tant pour l’UEFA que pour les partenaires privés.
Pour les annonceurs, ces chiffres confirment un retour sur investissement croissant : avec une exposition médiatique quasi égale à celle des compétitions masculines, les compétitions féminines deviennent des plateformes de communication à part entière.
👁️ L’œil de l’expert : vers l’âge d’or du foot féminin ?
Le football féminin, longtemps cantonné à un rôle secondaire, est aujourd’hui en pleine mutation économique. Ces résultats d’audience démontrent que le plafond de verre médiatique est en train d’exploser, à mesure que les performances sportives, la qualité des infrastructures et la stratégie de diffusion progressent de concert.
L’intérêt croissant des diffuseurs généralistes – comme la BBC ou ITV au Royaume-Uni – traduit une bascule du football féminin vers un produit audiovisuel de masse, avec des leviers de monétisation comparables à ceux du sport masculin : droits de retransmission, sponsoring, publicité ciblée, produits dérivés.
Les retombées économiques directes – billetterie, consommation, merchandising – et indirectes – notoriété des marques partenaires, activation commerciale – deviennent des piliers de développement durable pour les fédérations nationales et les ligues.
Le succès de cette finale n’est pas un simple phénomène isolé mais le fruit d’une croissance continue, bâtie sur des politiques d’investissement, de professionnalisation et de visibilité. À ce rythme, le football féminin pourrait représenter une nouvelle frontière économique du sport européen dans la décennie à venir.