Une dette française qui n’en finit plus de grossir
A 3.228,4 milliards d'euros, la dette publique de la France continue de gonfler dangereusement indique l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques). C’est +68,9 milliards d’Euros entre avril et juin dernier… Sous le coup d'une procédure pour déficits publics excessifs de la part de la Commission européenne, le pays prend le risque d’une probable nouvelle dégradation de la notation de sa dette souveraine, ou pour le moins de sa perspective.
🥶 Un endettement poussé à 112% du PIB
L’INSEE l’a annoncé, sans grande surprise, le 27 septembre dernier : la dette publique de notre pays continue inexorablement de grimper, pour atteindre 112% du PIB (Produit Intérieur Brut), soit 1,5% de plus qu’à fin mars 2024. On rappelle que l’accélération de la dégradation des comptes publics trouve sa source dans les décisions prises pendant la crise sanitaire. C’est ainsi que l’endettement du pays s’est envolé pour atteindre à fin juin dernier, le montant pharaonique de 3.228,4 milliards d'euros. Cette dégradation continue donne le sentiment que le pays n’a pas de solution immédiate pour contrer cette fuite en avant. Une situation qui aura des répercussions politiques, fiscales et économiques, dès les prochains mois.
📉 Baisse des dépenses publiques et hausse de la fiscalité
Après la nomination du nouveau premier ministre, Michel BARNIER, et la constitution de son gouvernement, l’un des principaux chantiers sera de présenter un projet de budget pour 2025. C’est à n’en pas douter un budget qui devra jongler entre les coupes dans les dépenses publiques (baisse des investissements dans les infrastructures et les programmes sociaux ? Baisse des dépenses militaires ? Rabotage des aides aux entreprises ? Diminution du soutien public à l’apprentissage ?...) et sans aucun doute une hausse de la fiscalité (en ciblant les plus fortunés et les grandes entreprises ?). Ce prochain budget aura pour principal objectif de tenter d'assainir des finances publiques fortement détériorées.
🚨 Possible nouvelle dégradation de la notation de la dette française
Mais il y a une autre mauvaise nouvelle à laquelle le nouveau ministre du budget Laurent Saint-Martin semble nous préparer. Elle concerne le déficit public et le risque qu’il passe la barre des 6% en 2024 (après un plus haut à 5,5% en 2023). Nous sommes bien loin de la prévision de déficit à 5,1% du PIB sur laquelle tablait le précédent gouvernement. Nous sommes encore plus loin du seuil de 3% fixé par l’Union Européenne.
Et l'agence de notation S&P Global Ratings, qui a déjà dégradé la note souveraine de la France fin mai dernier (de AA à AA-), met déjà en garde nos gouvernants sur une possible nouvelle dégradation de la note, ou des perspectives, à l’occasion de sa prochaine réunion de fin novembre prochain.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français