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Usurpation de marque : le rachat de crédits n’est pas épargné
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Usurpation de marque : le rachat de crédits n’est pas épargné

Un précédent article faisait état de sites frauduleux, proposant de faux crédits immobiliers, et profitant de l’incrédulité des consommateurs parfois mal informés pour leur soutirer de l’argent. Le secteur du rachat de crédits n’est pas épargné par ces sites internet peu scrupuleux, qui promettent aux Français des accords de financement, à des taux défiant toute concurrence, contre rémunération. Des pratiques bien entendu interdites par la Loi, sur lesquelles CréditNews revient.

 🚨 Déjà 1 milliard d’Euros de préjudice

Alors que les taux baissent pour les prêts immobiliers, ainsi que pour les regroupements de crédits, de nombreux Français sollicitent le concours d’un courtier afin de connaître leur potentielle éligibilité, que ce soit en agence ou en ligne. Comme d’autres grandes enseignes, Crédit Conseil de France ou encore Finidemepriver.com offrent à leurs clients la possibilité de faire des simulations gratuites sur leurs sites marchands. Mais depuis quelques temps, ces enseignes reconnues depuis des dizaines d’années, et qui jouissent d’une excellente réputation sur le marché, sont confrontées à une nouvelle concurrence, déloyale et abjecte, qui trompe le client autant qu’elle nuit au métier d’intermédiaire bancaire. De faux courtiers se rapprochent des clients pour proposer de crédits frauduleux.

L’ACPR, le « gendarme » des activités de banque et d’assurance, met d’ailleurs en garde contre la recrudescence de ces arnaques aux faux crédits. L’Autorité estime d’ailleurs le préjudice à plus d’un milliard d’Euros !

👉🏼 Le rachat de crédits n’est pas épargné

Dans un article, RMC conso revient sur la technique des escrocs qui captent des demandes de prêts immobiliers, grâce à de faux sites marchands, et qui profitent de la confiance des clients pour leur extorquer leur apport personnel, avant de disparaitre dans la nature, une fois l’argent empoché, laissant des ménages délestés de leur argent, et devenant pour le coup insolvables pour leur financement immobilier.

Pour le regroupement de crédits, et pour le prêt conso également, la technique est sensiblement la même, à la seule différence que les sommes volées sont moins importantes (entre 50 et 500€ en général - source Crédit Conseil de France). La technique est simple : des sites frauduleux avec des simulateurs qui permettent de « vendre du rêve » aux prospects qui recherchent un rachat de crédits ou un prêt à la consommation. Et le résultat est toujours concluant : un accord de principe alléchant. Mais c’est à partir de ce moment que l’expérience client se gâte.

La technique de l’accord de principe

Dès lors que le prospect a renseigné toutes ses coordonnées, le site frauduleux lui envoie un mail reprenant les détails de la demande, et surtout, un accord de principe, en usurpant l’identité d’une grande enseigne nationale de courtage. C’est ainsi que pour le prêt immobilier, des marques comme Boursobank, MeilleurTaux, LeLynx, Boursomma sont usurpées. Concernant le regroupement de crédits, Crédit Conseil de France ou encore Finidemepriver.com ont connu les mêmes déconvenues. Les sites frauduleux reprennent le nom et le prénom de conseillers existants réellement, mais aussi les logos, les signatures, les mentions légales, etc. Ils informent alors le client qu’ils ont reçu un accord de principe d’une banque. C’est donc pour le client une très bonne nouvelle. Et le site frauduleux l’invite alors à payer - par virement - des frais de service afin d’éditer l’offre de crédit et lui permettant de débloquer les fonds. Cette somme peut aller de 50€ à 500€. Le site rappelle que sans cette somme, le client ne percevra pas les fonds. C’est ainsi que le piège se referme. Désireux de percevoir l’argent, le client est souvent tenté de payer. Pour d’autres, interloqués par cette demande d’argent, ils contactent alors l’enseigne (la vraie) qui peut alors les rassurer et surtout leur indiquer de ne jamais transférer d’argent à un intermédiaire bancaire.

Ne donnez jamais d’argent à un courtier !

Lors d’une opération de regroupement de crédits, ou de prêt à la consommation, les opérations financières transitent de la banque directement au client. Aucune somme de quelque montant que ce soit ne peut être demandé par un courtier au client. Si un intermédiaire de crédits vous demande de payer ne serait-ce que quelques euros : fuyez ! 

En la matière, la Loi MURCEF vient encadrer le sujet de la rémunération due par un emprunteur à l’intermédiaire bancaire, c’est la Loi MURCEF :

 aucun versement de quelque nature que ce soit ne peut être exigé d’un particulier avant l’obtention d’un ou plusieurs prêt d’argent

Cette loi est très claire : toute personne, qu’elle soit physique ou morale, qui apporte son concours à l’obtention d’un crédit a l’interdiction stricte de percevoir une quelconque rémunération (provision, commission, frais de démarches ou de constitution de dossier) avant tout versement effectif de fonds. De plus cette loi interdit aux intermédiaires bancaires spécialisés en regroupement de crédits de percevoir quelque rémunération que ce soit directement du client. Le professionnel est rémunéré par la banque ou par la banque et le notaire (dans le cas d’un crédit hypothécaire).

La conclusion est donc aussi claire que simple : à chaque demande de regroupement de crédits ou de prêt conso, si le professionnel vous demande de le payer en direct, avant ou après l’obtention du crédit, vous avez affaire à une fraude. Il s’agit alors de dénoncer cette fraude auprès de l’ACPR.

Autre conseil : quand vous entrez en relation avec un courtier, prenez le temps d’aller vérifier son existence en consultant le site de l’ORIAS, à l’aide du numéro ORIAS que le courtier doit présenter. L’ORIAS est le registre des intermédiaires en banque et assurance. Son rôle est de répertorier l'ensemble des personnes physiques ou morales habilitées à vendre des crédits et des produits d’assurances en France. Vous pouvez enfin consulter la liste noire des faux courtiers, mise à jour régulièrement par l'ACPR (sur le site abe-infoservice.fr).

 

 Rappels important de la Rédaction :

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français