Le monde de la mode est en deuil. Giorgio Armani est décédé aujourd’hui, 4 septembre 2025, à l’âge de 91 ans. Icône planétaire du luxe et figure incontournable de l’élégance italienne, le créateur laisse derrière lui une carrière de près d’un demi-siècle, une fortune estimée à 11 milliards de dollars et une maison qui a toujours revendiqué farouchement son indépendance. Sa disparition ouvre une nouvelle page pour l’un des derniers bastions du luxe encore hors des grands conglomérats internationaux.
👔 Une carrière visionnaire et un empire
Né en 1934, Giorgio Armani fonde sa maison en 1975 aux côtés de Sergio Galeotti, son compagnon et associé, rencontré en 1966. Leur duo propulse très vite la marque sur le devant de la scène grâce à une vision audacieuse du prêt-à-porter, mêlant sobriété et raffinement. Après la mort prématurée de Galeotti en 1985, Armani choisit de poursuivre seul, imposant son nom comme synonyme de distinction et créativité.
À travers ses lignes Armani, Emporio Armani et Armani Privé, le couturier a habillé les plus grandes stars de cinéma et bâti un empire qui dépasse la mode, avec des incursions dans l’hôtellerie et la parfumerie. En 2024, il confiait au Corriere della Sera qu’il envisageait une retraite « dans deux ou trois ans », une annonce qui laissait entrevoir une transition. Mais le destin en a décidé autrement.
💼 Une indépendance farouche
Contrairement à d’autres maisons italiennes passées sous pavillon étranger — Gucci, Fendi ou encore Valentino — Giorgio Armani a toujours défendu son indépendance comme un principe cardinal :
Je n’ai jamais cédé à l’idée de vendre l’âme de la maison, même aux plus grands groupes
déclarait-il à plusieurs reprises. Cette stratégie singulière a renforcé l’aura d’Armani, tout en maintenant des interrogations sur la pérennité de son empire face à des mastodontes comme LVMH ou Kering. Avec sa disparition, la question de la succession et du contrôle de la maison Armani devient centrale. Les investisseurs scruteront de près les choix de gouvernance, entre respect de la tradition familiale et pression d’un marché du luxe où la consolidation est devenue la règle.
👁️ L’œil de l’expert : un nouveau défi
Le décès de Giorgio Armani marque plus qu’une perte artistique : c’est un tournant économique majeur. Sa maison représente non seulement un fleuron du luxe italien mais aussi un actif stratégique dans un secteur dominé par quelques conglomérats mondiaux. Si l’indépendance a longtemps été la force d’Armani, elle pourrait désormais devenir un défi de taille. Les prochains mois seront décisifs : soit l’héritage sera préservé dans l’esprit du fondateur, soit la maison pourrait être convoitée par les géants de la mode. Dans tous les cas, l’empire Armani reste l’un des joyaux les plus précieux du luxe mondial.
