Un tournant stratégique pour la finance durable. Le secteur bancaire français s’apprête à vivre un tournant inédit avec Green-Got, la fintech écologique fondée sur une idée simple : rendre la finance compatible avec la planète. L’entreprise vient d’obtenir une licence bancaire “sous condition suspensive”, une première dans le paysage des néobanques vertes françaises. Ce statut intermédiaire, accordé par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), marque une étape cruciale vers son accession au rang d’établissement bancaire à part entière. Derrière cette évolution, c’est tout un modèle économique et financier alternatif qui se joue — entre crédibilité, contraintes réglementaires et ambition européenne.
⚙️ Une étape vers la bancarisation complète
Pour Green-Got, cette licence bancaire sous condition agit comme un sas de transition entre le statut de fintech et celui de véritable banque. Elle ne lui permet pas encore de gérer directement les dépôts des particuliers ni de proposer des crédits, mais elle lui ouvre les portes du club très fermé des acteurs agréés par les régulateurs financiers européens.
Selon l’ACPR, cette phase conditionnelle vise à vérifier la solidité du modèle économique, la sécurité des opérations et la capacité de l’entreprise à gérer les risques liés à son expansion. Green-Got dispose désormais d’un délai imparti pour répondre à l’ensemble des exigences fixées par le régulateur.
« Cet agrément sous condition suspensive est une immense fierté », a déclaré Andréa Ganovelli, co-fondateur de Green-Got, avant d’ajouter :
C’est le résultat de plus de deux années de travail intenses et de rigueur de nos équipes. Nous démontrons que nous pouvons construire une autre façon de faire de la finance : transparente, responsable et tournée vers l’avenir.
D’un point de vue économique, cette étape représente un puissant levier de crédibilité pour la jeune pousse. Elle pourrait attirer davantage de partenaires institutionnels et d’investisseurs éthiques, tout en renforçant la confiance des utilisateurs, jusqu’ici freinés par l’absence d’un agrément bancaire complet. À terme, une fois les conditions levées, Green-Got pourra offrir toute la gamme de services traditionnels : comptes à découvert, crédits, dépôts illimités — mais dans une logique éco-responsable.
Cette évolution a également une dimension géopolitique et économique européenne : une fois la licence pleinement validée, Green-Got pourrait déployer son modèle dans l’ensemble de l’Espace Économique Européen (EEE), conformément au principe de “passeport bancaire” de l’Union européenne. Une ouverture continentale qui renforcerait sa compétitivité face aux banques traditionnelles et aux grands acteurs de la finance durable comme Tomorrow (Allemagne) ou Bunq (Pays-Bas).
👁️ L’œil de l’expert : une révolution douce
Cette annonce s’inscrit dans une mutation profonde du secteur bancaire, où la durabilité devient un critère clé de différenciation. Les analystes y voient le signe que la finance verte entre dans une nouvelle phase de maturité, où les acteurs alternatifs peuvent enfin accéder à la régulation bancaire sans renoncer à leurs valeurs.
Pour les investisseurs, la démarche de Green-Got représente un signal de confiance dans la viabilité économique du modèle vert : preuve qu’une entreprise peut conjuguer rigueur réglementaire et impact environnemental positif. Pour les clients, c’est la promesse d’une banque éthique complète, capable d’offrir les mêmes services qu’un acteur traditionnel, mais avec un usage transparent des fonds, tourné vers la transition écologique.
En somme, cette licence sous condition n’est pas une fin, mais le début d’un repositionnement stratégique majeur : celui d’une néobanque qui ambitionne de prouver que performance financière et impact environnemental peuvent cohabiter. Une équation que peu d’acteurs ont réussi à résoudre — mais qui, si elle est validée, pourrait bien redéfinir les standards de la banque du futur