La France se prépare à une nouvelle journée de mobilisation ce vendredi 26 septembre. Cette fois-ci, ce sont les agriculteurs, emmenés par la FNSEA, qui entendent faire entendre leur voix contre les accords commerciaux jugés destructeurs pour l’agriculture française. Derrière les tracteurs et les banderoles, c’est l’équilibre économique des filières agricoles et la compétitivité nationale qui sont en jeu.
🌍 Une agriculture française sous pression
Au cœur de la colère : l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Selon Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, cette ouverture commerciale menace directement la viabilité des exploitations locales.
Cette grande journée d’actions vise à dénoncer l’importation de produits qui ne respectent ni nos normes sanitaires ni nos standards environnementaux
a-t-il affirmé. Parmi les points de crispation, l’arrivée massive d’œufs ukrainiens et d’autres denrées agricoles considérées comme non conformes inquiète fortement les exploitants. Les producteurs français estiment être soumis à des règles beaucoup plus strictes, ce qui accroît leur désavantage concurrentiel.
Sur le plan économique, la FNSEA met en garde contre une érosion de la valeur ajoutée agricole et une pression accrue sur les prix, avec des conséquences directes sur l’emploi dans les territoires ruraux. Ce bras de fer dépasse donc le simple cadre agricole : il interroge la capacité de la France à défendre sa souveraineté alimentaire face à une mondialisation dérégulée.
🛒 Supermarchés et filières agroalimentaires en première ligne
Si les images de routes bloquées et de barrages de tracteurs marquent souvent les esprits, la mobilisation du 26 septembre devrait cibler davantage les grandes surfaces alimentaires. Les agriculteurs entendent dénoncer la mise en rayon de produits importés jugés « dangereux » ou « non conformes ».
Ces actions symboliques, privilégiées en raison d’un calendrier agricole chargé (vendanges, semis, récoltes), risquent néanmoins de perturber la distribution. Pour les enseignes de la grande distribution, cela représente une menace économique et logistique : ruptures temporaires, tensions avec les fournisseurs et impact potentiel sur la perception des consommateurs.
L’enjeu est double :
Pour les producteurs français, obtenir un rééquilibrage des règles du jeu face à la concurrence internationale.
Pour les distributeurs, maintenir leur attractivité sans détériorer leur image dans un contexte de forte sensibilité des consommateurs à l’origine des produits.
Comme le rappelle un économiste du secteur, « chaque action de ce type fragilise un peu plus la relation entre producteurs et distributeurs, accentuant une guerre des prix qui pèse sur toute la chaîne de valeur ».
👁️ L’œil de l’expert : un jeu dangereux
La grève agricole du 26 septembre n’est pas un simple épisode de contestation : elle révèle les tensions structurelles entre commerce international, agriculture nationale et grande distribution. Derrière la colère des campagnes, c’est la question de la durabilité du modèle économique agricole français qui est posée.
Si des réponses politiques et économiques ne sont pas apportées rapidement, le risque est double : une perte de compétitivité durable des exploitations françaises et une instabilité croissante dans la chaîne agroalimentaire.