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Photo de la porte d'entrée logotisée d'une antenne régionale de l'INSEE
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Immobilier : la fin de la baisse des prix sonne (déjà) le retour à la hausse

Un cycle de répit déjà refermé pour les acheteurs : après dix-huit mois d’espoir pour les candidats à la propriété, les signaux s’inversent : la détente des prix immobiliers en France semble bel et bien terminée. En ce début 2025, une inflexion lente mais tangible est observée sur le terrain. Les chiffres des notaires et de l’Insee confirment un redressement amorcé : +0,5 % au premier trimestre sur un an. Une reprise encore modeste, mais qui pourrait s'accélérer à mesure que les taux d’emprunt continuent leur repli. Les acheteurs, eux, espéraient une fenêtre de tir plus longue. « Les premières hausses sont déjà là », avertit Élodie Frémont, présidente de la Commission Statistiques Immobilières. Alors, simple pause dans la correction ou véritable retournement de marché ?

📈 La province redémarre, l’Île-de-France hésite

Le regain des prix n’est pas uniforme. En province, la tendance est nette : +0,7 % sur un an au premier trimestre. Les maisons y reprennent de la valeur (+0,5 %), tandis que les appartements mènent la danse avec +1,1 %. En Île-de-France, en revanche, le marché reste plus incertain. Les prix y baissent encore sur un an (-0,3 %), mais ce recul ralentit sensiblement.

Dans le détail, le 8e arrondissement de Paris voit ses prix progresser de +4 %, tandis que le centre de la capitale subit encore une correction marquée (-7 %), selon Anne Cuvelier-Hutin, notaire à Gagny. Ce phénomène d’éclatement du marché parisien, autrefois très homogène, révèle un recentrage de la demande vers certains quartiers jugés plus attractifs ou mieux valorisés.

Preuve que le retournement s’installe : acheter en Île-de-France coûte déjà plus cher qu’en fin 2024, avec une hausse de +0,9 % entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Pour Élodie Frémont, une remontée plus marquée est même attendue d’ici l’été, « avec une hausse potentielle de 3,2 % pour les appartements ».

📊 Taux d’intérêt en baisse, demande en hausse

Si les prix remontent, c’est avant tout en raison d’une amélioration du pouvoir d’achat immobilier, particulièrement pour les ménages « ric-rac », ceux qui étaient jusqu’ici exclus de la solvabilité bancaire. En 18 mois, les taux moyens ont reculé de 4,2 % à un peu plus de 3 %, facilitant l’accès au crédit et relançant mécaniquement la demande.

Cette reprise de la demande commence déjà à se matérialiser dans les transactions, en hausse progressive après trois années de baisse continue. Le lien est clair : à crédit plus abordable, volume d’achat plus élevé, et donc pression haussière sur les prix.

Mais tout n’est pas encore stabilisé. Si les appartements semblent tirer le marché vers le haut, notamment en province, les maisons en Île-de-France continuent de voir leur valeur décliner (-1,1 %). Un écart qui souligne les grandes disparités selon les biens et les localisations, et la prudence qui doit encore s’imposer dans l’interprétation des tendances.

👁 L’œil de l’expert : un marché à surveiller, pas à célébrer

Le rebond immobilier français reste pour l’heure mesuré et contrasté, mais il n’envoie pas moins un message clair : la fenêtre d’opportunité pour acheter à prix cassé se referme. Pour les ménages, le timing devient crucial. La baisse des taux agit comme un levier de soutien aux prix, sans que les fondamentaux (offre, tension foncière, revenus) ne se soient encore véritablement ajustés.

📝 La suite dépendra autant de la politique monétaire que de la psychologie des acheteurs. Mais une chose est sûre : la baisse généralisée des prix appartient désormais au passé.

À propos de l'auteur

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