Linkedin CréditNews
Photo d'un chantier de constructions neuves, avec les grues de levages
3 minutes

Logement neuf : « Il y a le feu !! » alerte la FPI, face à une crise qui s’enlise

Quand la machine immobilière cale, c’est tout un pan de l’économie qui vacille : la sonnette d’alarme résonne encore plus fort dans les rangs des professionnels de l’immobilier neuf. À l’occasion de la présentation des chiffres du premier trimestre 2025, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) a dressé un constat glaçant : la production de logements neufs s’effondre, et avec elle, la capacité du pays à répondre à l’un de ses besoins fondamentaux.

Les trimestres se suivent, se ressemblent et s’empirent

déplore Pascal Boulanger, président de la FPI, dans une déclaration empreinte d’inquiétude. La mise en vente de logements s’est effondrée de 16,5 % par rapport à l’an dernier, tombant à seulement 12.339 unités sur les trois premiers mois de l’année — un chiffre deux fois inférieur à celui d’une année dite "normale", comme 2019.

Plus qu’une crise sectorielle, c’est une impasse structurelle qui se dessine, aggravée par l’absence de cadre fiscal incitatif et une instabilité politique internationale qui bride l’élan des investisseurs. 🏚️📉

🛑 Une offre au point mort : ventes en berne, chantiers à l’arrêt

Les signaux sont tous au rouge sur le front de l’offre. Entre projets annulés, ventes avortées et promoteurs en attente, la mécanique de production s’enraye. Selon la FPI, plus d’un quart des opérations sont aujourd’hui retirées du marché, et dans 20 % des cas, pour des raisons strictement commerciales : ventes insuffisantes, prix mal adaptés, ou conditions de financement détériorées.

Même les investisseurs institutionnels, habituellement garants d’une certaine stabilité, se replient : leurs achats chutent de 18,2 % sur un an, à 5.801 logements seulement. Pour Didier Bellier-Ganière, délégué général de la fédération, un "léger frémissement" avait pourtant été observé en début d’année, vite éteint par les incertitudes géopolitiques, en particulier les déclarations d’Emmanuel Macron sur les tensions en Europe, et les annonces imprévisibles de Donald Trump, qui continuent de refroidir les marchés.

La FPI tire donc un constat sans appel : la capacité à loger les Français est désormais compromise. Comme le résume Pascal Boulanger, « nous ne pouvons plus loger nos concitoyens ». Une déclaration lourde de sens, qui pose la question de la responsabilité politique et du cap à suivre pour relancer la construction. 🚧🏠

⚠️ La demande déséquilibrée : propriétaires soutenus, investisseurs découragés

Sur le versant de la demande, le tableau est contrasté. Côté positif, les ventes à des particuliers primo-accédants progressent de 9,8 %, atteignant 10.472 unités. Un sursaut dû à l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire depuis le 1er avril, qui agit comme un amortisseur bienvenu pour certains ménages. 🏡💶

Mais en face, la fuite des investisseurs particuliers est spectaculaire : leurs réservations s’effondrent de 41,1 %, à seulement 2.448 logements. Une chute brutale, directement liée à la suppression du dispositif Pinel à la fin 2024, qui constituait jusqu’ici le principal levier d’attractivité de l’investissement locatif privé.

Face à ce vide fiscal, le gouvernement a missionné deux parlementaires pour plancher sur un nouveau « statut du bailleur privé », censé combler le manque à gagner et redonner de la lisibilité aux investisseurs. Objectif : intégrer ces mesures dans le projet de loi de finances (PLF) 2026.

Mais pour Pascal Boulanger, l’échéance est bien trop lointaine. Il appelle à un PLF rectificatif immédiat, expliquant que « le statut est quasi prêt » et que « l’urgence commande d’agir maintenant ». Pour lui, repousser cette réforme à 2026 reviendrait à laisser l’incendie se propager sans tenter de l’éteindre. 🔥📉

👁️ L’œil de l’expert : une crise du logement pilotée à vue

Ce que révèle cette séquence, c’est l’absence criante de vision de long terme dans la politique du logement en France. Les chiffres sont clairs : l'offre ne suit plus, les investisseurs se détournent, et les outils de régulation sont désuets ou absents. Dans un contexte où la demande ne faiblit pas — en particulier dans les zones tendues —, l’atonie de la production immobilière risque de renforcer les inégalités d’accès au logement, d’asphyxier le parc locatif privé, et d’accentuer la précarité résidentielle.

L’heure n’est plus aux demi-mesures. Il faut restaurer la confiance des promoteurs, sécuriser les acheteurs et redonner aux investisseurs les moyens d’agir. Sans un sursaut immédiat, le logement risque de devenir le prochain grand angle mort des politiques publiques françaises. 🏘️⚠️

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.