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Quelles conséquences d’une probable évolution des frais de notaire en 2025 ?
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Quelles conséquences d’une probable évolution des frais de notaire en 2025 ?

Les frais de notaire, un passage obligé pour tout achat immobilier en France, pourraient connaître une augmentation dès 2025. Une réforme envisagée dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 permettrait de relever le plafond des taxes perçues sur les transactions immobilières. Cette évolution, bien que temporaire sur le papier (3 ans), pourrait avoir des répercussions durables sur le marché immobilier et les acquéreurs.

💡 Pourquoi cette hausse des frais est-elle envisagée ?

Les frais de notaire, souvent confondus avec les émoluments des notaires, couvrent en réalité plusieurs postes. Ils incluent :

  • La rémunération des notaires, qui reste réglementée ;
  • Les débours, représentant les frais avancés par le notaire pour le traitement du dossier ;
  • Les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), taxes reversées aux départements, communes et à l’État.

Actuellement, les départements fixent les DMTO à un taux maximal de 4,5 % pour les biens immobiliers anciens. La réforme proposée autoriserait les collectivités à porter ce plafond à 5 % dès janvier 2025. Comme la majorité des départements appliquent déjà le taux maximum, cette hausse serait quasi automatique. Selon la FNAIM (Fédération Nationale de l'Immobilier), il est peu probable que les départements choisissent de ne pas utiliser cette marge supplémentaire.

Prenons le cas de Julie et Pierre, jeunes actifs achetant un appartement ancien pour 250 000 euros. Sous le régime actuel, ils paient environ 11 250 euros de droits de mutation. Avec un taux relevé à 5 %, leur facture grimperait à 12 500 euros, soit une augmentation de 1 250 euros. C’est bien sûr un budget qu’ils ne pourraient investir ailleurs…

💥 Quels impacts pour les acquéreurs ?

L’impact pour les acheteurs se fera ressentir directement dans le montant des frais de notaire, qui augmenteront en proportion du prix du bien. 

Par exemple :

  • Pour un bien à 200 000 euros, la hausse sera d’environ 1 000 euros.
  • Pour un bien à 400 000 euros, elle atteindra 2 000 euros.
  • Pour un bien à 600 000 euros, l’augmentation sera de 3 000 euros.

Au-delà des chiffres, cette augmentation pourrait peser sur les projets d’accession à la propriété, notamment pour les ménages modestes. Si l’intention du gouvernement est de limiter la durée de cette mesure à trois ans, des précédents montrent que ces dispositifs tendent souvent à s’installer durablement dans le système fiscal français.

Il est également important de noter que les logements neufs ou en état futur d’achèvement ne sont pas concernés par cette hausse. Pour ces biens, les DMTO restent fixés à un taux avantageux de 0,70 %.

L’augmentation des frais de notaire envisagée pour 2025 est bien plus qu’une simple révision fiscale : elle reflète une volonté des pouvoirs publics de transférer une partie de la charge budgétaire aux collectivités locales et, indirectement, aux acheteurs immobiliers. Si elle se concrétise, cette mesure risque de peser sur le pouvoir d’achat et aussi sur le moral des ménages et d’alimenter les inquiétudes face à un marché immobilier déjà tendu. Les acheteurs devront anticiper cet impact dans leurs budgets pour 2025 et au-delà.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français