Le leasing social revient sur le devant de la scène ce mardi 30 septembre, avec une enveloppe fermée de 370 millions d’euros et seulement 50.000 voitures électriques disponibles. Si l’État veut soutenir la transition vers une mobilité propre, la réduction des aides publiques et l’appétit croissant des constructeurs rendent cette édition 2025 particulièrement stratégique. Entre enjeux budgétaires, offres commerciales musclées et pression sur les délais, la bataille s’annonce féroce.
💰 Un arbitrage économique serré
Le dispositif, lancé en 2023, avait rencontré un engouement fulgurant. Prévu pour 25.000 bénéficiaires, il avait explosé tous les compteurs avec 50.000 dossiers validés en un mois et demi. Résultat : une facture de 650 millions d’euros, soit presque le double des prévisions, forçant Bercy à interrompre prématurément l’opération et laissant près de 40.000 ménages sur le carreau.
Pour 2025, le gouvernement a verrouillé le dispositif dès l’amont : 50.000 véhicules maximum et un financement réduit, plafonné à 370 millions d’euros, via le mécanisme des certificats d’économie d’énergie. L’aide publique par véhicule chute ainsi à 7.000 €, contre 13.000 € l’an dernier.
Conséquence directe : les loyers augmentent. L’an passé, Stellantis affichait sa C3 électrique à partir de 54 € mensuels ; cette année, le ticket d’entrée grimpe à 95 €. Une hausse de plus de 75 %, qui pourrait refroidir certains foyers, même si l’offre reste bien en deçà des prix de marché.
🔌 Une demande déjà saturée
Face à ce plafond budgétaire, les constructeurs redoublent d’efforts pour capter l’attention des clients. Renault mise sur la nouvelle R5 électrique, présentée comme un modèle emblématique de cette édition. Stellantis reste offensif avec une gamme élargie, tandis que 17 modèles au total seront proposés sur le marché.
Mais la demande s’annonce une nouvelle fois bien supérieure à l’offre. Stellantis affirme avoir déjà enregistré 120.000 marques d’intérêt, quand Renault évoque « des dizaines de milliers » de demandes anticipées. Avec de nombreux dossiers déjà déposés en concession depuis l’été, les 50.000 heureux élus pourraient être désignés en moins de 24 heures.
Pour les concessionnaires, la prudence est de mise après les lenteurs de remboursement observées en 2024. L’État assure cette fois avoir sécurisé les flux financiers pour éviter de pénaliser les distributeurs. Mais dans un marché où chaque retard se traduit par un manque de liquidité, l’équation reste délicate.
👁 L’œil de l’expert
Ce leasing social 2025 illustre la tension permanente entre soutien public et contrainte budgétaire. En réduisant de moitié son effort financier, l’État cherche à rendre le dispositif soutenable, tout en maintenant une incitation suffisante pour accompagner la transition électrique. Mais la hausse des loyers pourrait limiter l’accès aux ménages les plus fragiles, pourtant premiers visés par le dispositif.
Pour les constructeurs, cette opération est une vitrine commerciale et un levier de volume, dans un marché électrique encore dépendant des aides publiques. Les prochains mois diront si la mécanique peut s’auto-entretenir, ou si l’électrique restera tributaire d’un soutien massif de l’État.
Verdict : un succès populaire quasi garanti, mais une équation économique qui reste loin d’être stabilisée.