En 2024, les catastrophes naturelles ont frappé de manière particulièrement violente, engendrant un coût exceptionnel de 140 milliards de dollars pour les assureurs, plaçant ainsi cette année parmi les plus coûteuses depuis 1980. Une étude de Munich Re met en lumière l’impact sans précédent de ces événements, dans un contexte de dérèglement climatique de plus en plus alarmant. Les pertes économiques globales, quant à elles, ont atteint 320 milliards de dollars, marquant une hausse significative par rapport aux 268 milliards de 2023.
Une explosion des pertes économiques et assurantielles
Le total des pertes liées aux catastrophes naturelles en 2024 a largement dépassé les moyennes à long terme, devenant l’une des années les plus coûteuses depuis plusieurs décennies. Les cyclones tropicaux ont été particulièrement dévastateurs, représentant à eux seuls 135 milliards de dollars en pertes totales et 52 milliards de dollars en pertes assurées. En Europe, des inondations majeures à Valence, en Espagne, ont causé des pertes estimées à 11 milliards de dollars, dont 4,2 milliards assurés.
Ces chiffres soulignent une nette accélération des dommages financiers, comparés aux années précédentes. Par exemple, les deux années les plus catastrophiques pour l’industrie de l’assurance sont 2005, avec l’ouragan Katrina, et 2017, marquée par les ouragans Harvey, Irma et Maria. Les pertes économiques en 2024, qui s’élèvent à 320 milliards de dollars, viennent ainsi surenchérir les pertes de l’année précédente, qui étaient déjà significatives.
Le rôle du changement climatique : Un facteur déterminant
Tobias Grimm, climatologue en chef chez Munich Re, avertit que le changement climatique exacerbe les phénomènes météorologiques extrêmes, augmentant la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles. Selon lui, 2024 pourrait bien être la plus chaude année jamais enregistrée à l’échelle mondiale, illustrant un réchauffement global qui accélère les conditions propices aux catastrophes.
Une étude menée en Espagne sur les inondations à Valence a révélé que le réchauffement climatique a doublé la probabilité de telles précipitations extrêmes. L’élévation de la température de la mer entraîne une évaporation accrue de l’humidité, créant des nuages plus lourds et augmentant les risques de précipitations torrentielles, donc d’inondations. Cela met en évidence un cercle vicieux où le changement climatique nourrit l’intensité des événements météorologiques extrêmes, rendant la résilience face à ces catastrophes encore plus difficile à maintenir, surtout pour les régions les plus vulnérables.
Un Enjeu humanitaire et de préparation mondiale
Le bilan humain des catastrophes naturelles de 2024 reste particulièrement lourd, avec environ 11 000 vies perdues. Bien que la prévention des catastrophes ait considérablement évolué, sauvant ainsi davantage de vies qu’auparavant, les dommages restent colossaux et tragiques. Ces événements rappellent l’urgence d’une prise de conscience collective, avec des actions immédiates nécessaires pour renforcer la résilience des pays les plus exposés. Grimm insiste sur la nécessité pour la communauté internationale d’intensifier ses efforts pour mieux protéger les populations des impacts dévastateurs de ces catastrophes.
Alors que l’impact des catastrophes naturelles continue d’affecter gravement l’économie et la société, le changement climatique semble jouer un rôle de catalyseur. Il devient impératif d’investir davantage dans des mesures de prévention et d’adaptation face à un avenir où ces phénomènes devraient se multiplier.
