Ce mercredi 8 octobre 2025, le cours de l’or a franchi un nouveau sommet à 4.021,22 dollars l’once, propulsé par un cocktail explosif d’incertitudes économiques, de tensions politiques américaines et de spéculations sur une nouvelle baisse des taux directeurs de la Fed. Dans un climat mondial sous haute tension, le métal jaune s’impose à nouveau comme la valeur refuge par excellence, dopé par la demande des banques centrales et des investisseurs institutionnels.
📈 L’or, reflet d’un marché inquiet
La flambée du cours de l’or s’inscrit dans un contexte de forte aversion au risque. Alors que la fermeture partielle du gouvernement américain paralyse Washington, les marchés redoutent un impact durable sur la croissance des États-Unis. Selon Ross Norman, analyste indépendant, “des craintes persistantes entourent la durée du shutdown et ses répercussions sur l’économie américaine”, expliquant ainsi la ruée vers les actifs refuges.
Ce mercredi, l’or au comptant s’échangeait à 4.021,22 dollars l’once, en nette progression. Les contrats à terme de décembre suivaient la même trajectoire haussière, confirmant l’intérêt des investisseurs pour un actif considéré comme stable face à l’incertitude.
Les marchés financiers surréagissent à la politique américaine : les tensions entre le président Donald Trump et le Congrès sur le financement fédéral alimentent la volatilité. Un haut responsable de la Maison-Blanche a même évoqué la possibilité de “licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux” si le blocage persiste, accentuant le sentiment d’urgence.
Depuis janvier, le métal précieux a bondi de près de 50 %, porté par la faiblesse du dollar, la hausse des achats institutionnels et la multiplication des fonds cotés (ETF) adossés à l’or. Cette hausse spectaculaire témoigne d’une mutation structurelle du marché, où les investisseurs de long terme — banques centrales en tête — renforcent leurs positions.
Ross Norman résume la tendance : “Ce mouvement est principalement mené par des acteurs institutionnels et non par des spéculateurs”, ce qui limite le risque de bulle et renforce la solidité du marché à moyen terme.
🏦 Les moteurs de ce rallye doré
Au cœur de cette dynamique, la politique monétaire américaine joue un rôle décisif. Le gouverneur de la Réserve fédérale, Stephen Miran, a récemment souligné la nécessité d’une baisse accrue des taux d’intérêt, invoquant les conséquences des mesures économiques de l’administration Trump.
Les marchés intègrent déjà ce scénario : d’après les données du FedWatch Tool, les opérateurs anticipent deux baisses successives des taux — en novembre et en décembre — de 25 points de base chacune. Une politique monétaire plus accommodante réduit le rendement du dollar et rend donc l’or plus attractif pour les investisseurs internationaux.
Les grandes institutions financières confirment la tendance. Dans une note publiée lundi, la banque UBS estime que “les fondamentaux et la dynamique du marché justifient la poursuite de la hausse” et prévoit désormais un objectif de 4 200 $ l’once d’ici fin 2025.
📊 Les autres métaux précieux profitent aussi de l’élan :
L’argent s’envole de 1,5 % à 48,67 $ l’once, son plus haut niveau depuis quatorze ans.
Le platine grimpe de 0,7 % à 1 616 $.
Le palladium avance de 1,2 % à 1 276 $.
Cette envolée collective illustre la recherche globale d’actifs tangibles dans un monde fragilisé par l’instabilité monétaire et géopolitique.
👁️ L’œil de l’expert : l’or, valeur refuge
L’or ne se contente plus d’être une simple couverture contre l’inflation : il devient le baromètre de la confiance économique mondiale. Son envol traduit une crainte persistante d’un ralentissement économique américain et une méfiance croissante envers la dette publique.
D’un point de vue macroéconomique, la combinaison faiblesse du dollar / politique accommodante / incertitude politique constitue un terrain fertile pour le métal jaune. Si la Fed confirme ses baisses de taux, le seuil symbolique des 4 000 $ pourrait être durablement dépassé.
Mais attention : à ces niveaux, la prudence reste de mise. Une détente budgétaire à Washington ou un rebond du dollar pourrait freiner la dynamique. Pour l’heure, le marché de l’or s’impose comme le grand gagnant d’un monde économique en déséquilibre, où le besoin de sécurité financière prime sur la recherche de rendement.