Une taxe qui se renforce et redistribue les coûts. Le malus écologique, mesure fiscale instaurée pour réduire les émissions de CO₂ des véhicules neufs, va subir une nouvelle phase de durcissement à partir de 2026, avec des conséquences financières importantes pour les ménages et l’industrie automobile. Selon Auto-Plus, citant les projections du projet de loi de finances 2026, ce mécanisme de taxation est appelé à toucher un nombre croissant de voitures neuves, tout en augmentant considérablement les plafonds de taxation pour les véhicules polluants. Cette réforme fiscale révèle des enjeux économiques majeurs autour de l’achat automobile, de la transition énergétique et du pouvoir d’achat des consommateurs.
📈 Barème plus sévère et coûts plus hauts
Un seuil abaissé et un plafond de plus en plus élevé – Le malus écologique est calculé en fonction des grammes de CO₂ émis par kilomètre. Il se déclenche désormais plus facilement et grimpe plus haut qu’auparavant. Selon les projections du projet de loi le seuil de déclenchement du malus passera à 108 g/km de CO₂ en 2026, contre un seuil plus élevé auparavant. Quant au plafond maximum de taxation pour les voitures les plus polluantes, il atteindra 80 000 € en 2026, puis devrait grimper à 90 000 € en 2027, et jusqu’à 100 000 € en 2028 pour les véhicules affichant les émissions les plus élevées.
Ces barèmes renforcés signifient que les achats de véhicules thermiques ou hybrides polluants deviendront nettement plus coûteux à l’achat, alourdissant la facture pour les consommateurs qui n’ont pas les moyens ou l’envie de passer à une voiture propre.
Une taxe qui touche une majorité de voitures neuves – Avec ces modifications, une part croissante du parc automobile neuf sera concernée. Les seuils plus bas et les montants élevés font que près de 72 % des voitures neuves pourraient être soumises au malus dès 2026, contre une part déjà importante en 2025. Cela se traduit par une hausse significative du coût d’achat pour de nombreux modèles populaires, modifiant le comportement d’achat des ménages et influençant les choix de motorisation.
Au-delà du CO₂ : renforcement du malus « masse » – Outre le malus CO₂, la taxe sur la masse des véhicules (destinée à pénaliser les voitures lourdes, notamment certains SUV et grosses berlines) est également prévue pour devenir plus stricte. Le seuil de déclenchement de cette taxe baissera, ce qui fait peser une charge supplémentaire sur les voitures plus lourdes, indépendamment de leurs émissions de CO₂.
👁️ L’œil de l’expert : chère transition écologique
La réforme du malus écologique qui entrera en vigueur en 2026 illustre un arbitrage complexe entre objectifs climatiques et réalités économiques. D’un côté, la fiscalité automobile cherche à encourager la réduction des émissions et l’adoption de véhicules moins polluants. De l’autre, l’augmentation des coûts d’achat des voitures neuves risque de peser considérablement sur le budget des ménages, surtout pour ceux qui ne peuvent pas se permettre une transition immédiate vers des motorisations propres.
Les impacts financiers sont nombreux et voici les principaux : Ces mesures engendreront des coûts d’achat plus élevés pour la majorité des véhicules thermiques et lourds. Cela induira également un effet dissuasif sur certains segments de marché, notamment pour les familles ou les professionnels dépendant de voitures polluantes; mais aussi une incitation accrue à se tourner vers l’électrique ou les hybrides moins émetteurs, mais souvent plus chers à l’achat.
Dans un contexte où la transition énergétique devient un impératif, il reste essentiel de préparer les ménages aux charges fiscales additionnelles et de penser des mécanismes d’accompagnement pour éviter une fracture économique entre ceux qui peuvent s’adapter et ceux qui restent pris dans un parc automobile plus ancien et pénalisé.

