↗️ Un redressement global sauf Tesla
Le marché automobile européen reprend son souffle après des mois de turbulences. Selon les chiffres publiés le 28 août par l’Association des constructeurs européens (ACEA), les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 7,4 % en juillet 2025 par rapport à l’année précédente, inversant ainsi le recul marqué de juin (-7,3 %). En volume, cela représente plus de 900 000 véhicules vendus contre environ 850 000 un an plus tôt.
Cette embellie s’explique principalement par l’essor des motorisations dites « propres ». Les ventes de voitures électriques bondissent de 39,1 %, celles des hybrides de 14,3 % et les hybrides rechargeables explosent de 56,9 %. En revanche, les motorisations thermiques poursuivent leur chute : -12 % pour l’essence et -15,2 % pour le diesel.
Toutefois, l’ACEA nuance :
La part de marché de l’électrique n’atteint encore que 15,6 % depuis janvier, bien en deçà de ce qu’il faudrait pour réussir la transition
précise l’organisation. Le lobby automobile juge même les objectifs européens d’un passage à 100 % électrique d’ici 2035 « inatteignables ».
Derrière ces chiffres se dessinent des contrastes nationaux. Si la France recule encore (-7,7 %) dans un climat économique incertain, l’Allemagne (+11,1 %), la Pologne (+16,5 %) et l’Espagne (+17,1 %) portent la dynamique. L’Estonie, elle, s’effondre (-40,3 %).
❌ Tesla décroche, les concurrents en profitent
Au milieu de ce rebond, Tesla apparaît comme le grand perdant. En juillet, ses ventes se sont effondrées de 40 % sur un an dans l’Union européenne, soit une chute de 42,2 % cumulée sur douze mois. La marque californienne, longtemps perçue comme le symbole de la révolution électrique, paie à la fois une concurrence accrue et les prises de position polarisantes de son dirigeant. Selon l’AFP, « Elon Musk, de plus en plus associé à des idées d’extrême droite, ne cesse d’éroder l’image de sa marque ».
Face à ce recul, les concurrents se frottent les mains. Le chinois BYD enregistre une envolée spectaculaire de +206,4 % de ses ventes et capte désormais 1,1 % de part de marché, dépassant Tesla (0,7 %). Autre acteur en forte progression : SAIC Motor (+17,3 %).
Les groupes européens confirment leur domination. Volkswagen reste leader avec une hausse des immatriculations de 13,7 %, soutenu par ses marques phares. Renault affiche +9,4 %, tiré par les bons résultats de Dacia et Alpine, tandis que Stellantis reste quasi stable (-0,9 %).
Au-delà des chiffres, la redistribution des cartes est claire : l’époque où Tesla imposait son tempo au marché européen semble révolue.
👁️ L’œil de l’expert : il y a du mieux
L’évolution du marché automobile européen illustre une double réalité : une transition énergétique en marche mais fragile et une recomposition des équilibres industriels. L’effondrement de Tesla confirme que la notoriété ne suffit pas face à des consommateurs sensibles au rapport qualité-prix et à l’image sociétale des marques. Pendant ce temps, les constructeurs traditionnels accélèrent leur électrification et les groupes chinois, plus compétitifs, s’installent rapidement.
Si la dynamique électrique se poursuit, les prochains mois seront décisifs : l’Europe saura-t-elle stimuler la demande pour atteindre ses objectifs climatiques, ou devra-t-elle revoir ses ambitions ?