La scène technologique française vient de vivre un tournant historique. En levant 1,7 milliard d’euros, Mistral AI entre dans la cour très fermée des décacornes – ces start-up valorisées à plus de 10 milliards de dollars. Avec une capitalisation estimée à près de 14 milliards de dollars, la jeune pousse fondée par Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix s’impose désormais comme l’entreprise privée la mieux valorisée de l’Hexagone. Derrière ce succès, un partenariat stratégique avec le géant néerlandais ASML, leader mondial des semi-conducteurs, et un modèle économique déjà solide, qui propulsent Mistral sur la scène internationale.
💰 Une levée de fonds record
Selon Les Échos, le tour de table mené par ASML, qui injecte à lui seul 1,3 milliard d’euros, confère au groupe néerlandais le statut d’actionnaire principal. L’opération permet à Mistral d’atteindre une valorisation de 11,7 milliards d’euros (14 milliards $), établissant un nouveau record pour une start-up française.
Parmi les autres investisseurs prestigieux figurent DST Global du milliardaire Yuri Milner, Andreessen Horowitz, Bpifrance, General Catalyst, Index Ventures, Lightspeed et le géant américain Nvidia.
Arthur Mensch a résumé l’ambition de ce rapprochement dans les colonnes du quotidien économique : « Ce partenariat avec ASML vise à sortir l’intelligence artificielle des laboratoires et l’appliquer aux technologies les plus avancées ».
Au-delà du financement, l’accord prévoit le détachement d’ingénieurs de Mistral auprès d’ASML afin d’optimiser ses équipements de pointe. Une coopération qui illustre la convergence entre IA générative et industrie des semi-conducteurs, un secteur clé dans la compétition technologique mondiale.
🌍 Chiffres financiers impressionnants
Mistral ne se contente pas de séduire les investisseurs : la société affiche déjà des revenus annualisés (ARR) de 300 millions d’euros et des contrats signés pour 1,4 milliard d’euros. Une performance exceptionnelle pour une start-up aussi jeune.
Autre indicateur fort : 50 % des entreprises du CAC 40 utilisent déjà ses solutions. La demande explose également sur le cloud, portée par le partenariat stratégique annoncé avec Nvidia lors du salon VivaTech en juin.
Côté international, Mistral accélère son implantation aux États-Unis. Après Palo Alto, l’entreprise a ouvert un deuxième bureau à New York, afin de renforcer sa proximité avec ses clients et de mieux rivaliser avec les mastodontes américains comme OpenAI, Meta, Google et Anthropic, sans oublier les puissants concurrents chinois tels qu’Alibaba et Baidu.
👁️ L’œil de l’expert
La réussite de Mistral AI illustre la montée en puissance de la French Tech dans la bataille mondiale de l’intelligence artificielle. En atteignant le statut de décacorne, l’entreprise s’offre une visibilité sans précédent et attire des partenaires de premier plan.
Sur le plan financier, cette levée démontre la confiance des investisseurs dans la capacité de Mistral à monétiser rapidement ses modèles d’IA et à s’imposer face à des géants disposant de moyens colossaux.
Sur le plan stratégique, l’alliance avec ASML confirme que l’avenir de l’IA ne se jouera pas seulement sur le logiciel, mais aussi dans l’optimisation des infrastructures matérielles.
Conclusion : Mistral s’impose comme le symbole d’une Europe capable de rivaliser avec les États-Unis et la Chine sur le terrain de l’IA. Mais le défi sera de maintenir ce rythme d’innovation tout en sécurisant des parts de marché face à une concurrence mondiale féroce.