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Naf Naf au bord du précipice : 500 emplois menacés

Enseigne Naf Naf
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C’est un nouvel épisode dans la saga douloureuse de la mode française. L’enseigne Naf Naf, emblématique des années 1990, est une fois de plus en péril. Placée pour la troisième fois en redressement judiciaire en cinq ans, elle attend la décision finale du tribunal de commerce de Bobigny, attendue pour le 31 juillet 2025. Avec 500 emplois en jeu, les enjeux économiques et sociaux sont considérables, dans un contexte de crise aiguë du secteur textile. Deux offres de reprise ont été déposées, mais aucune ne permettrait de sauver l’entreprise dans sa totalité.

🏬 Reprises partielles, licenciements massifs

Le cœur du problème : la faiblesse des projets de reprise. L’actuel propriétaire, le groupe turc Migiboy Tekstil, ne poursuivra pas l’aventure. Deux candidats se sont présentés, mais leurs ambitions sont limitées.

➡️ Le groupe Amoniss, maison mère de Pimkie, propose de sauver 30 magasins et 146 salariés. Il souhaite maintenir une partie de l’activité autour de la marque Naf Naf.

➡️ En face, Beaumanoir (Bonobo, Caroll, Morgan…) adopte une stratégie d’absorption : 12 boutiques et 48 postes seraient repris pour alimenter ses propres enseignes.

Cela signifie que près de 90 % des effectifs actuels pourraient perdre leur emploi, sans compter les nombreux fournisseurs indirectement touchés.

Créée en 1973 par Gérard et Patrick Pariente, la marque peine à se réinventer. Malgré plusieurs tentatives de relance — notamment après les rachats successifs par SY International (2020) puis Migiboy Tekstil (2023) — l’entreprise n’a jamais retrouvé son souffle économique.

📉 Inflation, ultra fast fashion et faillites en série

Le cas Naf Naf s’inscrit dans une crise plus large du prêt-à-porter français. Les marques milieu de gamme — André, Jennyfer, Burton, Gap — sont balayées les unes après les autres.

Pourquoi ? Trois causes principales se dégagent :

  1. La consommation des ménages est au plus bas, sous l’effet d’une inflation persistante. Les dépenses vestimentaires sont devenues secondaires.

  2. La concurrence des géants asiatiques comme Shein ou Temu, qui cassent les prix avec une mode renouvelée en temps record, écrase les enseignes traditionnelles.

  3. Le modèle économique même de l’industrie textile est remis en cause : surproduction, durabilité, marges réduites… Le secteur ne parvient plus à trouver d’équilibre.

Comme l’explique Le Monde:

la marque iconique traverse une série noire dont elle ne semble pas pouvoir se relever, même partiellement.

👁️ L’œil de l’expert

« Naf Naf est l’illustration parfaite d’un modèle à bout de souffle », analyse un analyste du secteur textile. Le marché n’accorde plus de répit aux enseignes qui n’ont pas pris le virage du digital ou de l’engagement environnemental. Si le verdict du 31 juillet pourrait offrir un sursis à quelques salariés, l’avenir de la marque s’écrit probablement ailleurs — ou ne s’écrira plus du tout.

Au final, l’affaire Naf Naf ne concerne pas uniquement une marque, mais toute une filière en mutation, contrainte de réinventer ses fondamentaux pour espérer survivre.

Written by
Morgane Cariou

Rédactrice web au sein du Groupe Win'Up, Morgane rédige des contenus d'actualité sur l'épargne, les finances personnelles, les impôts et assure également la mise à jour du site pour optimiser votre navigation.

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