L’un des moteurs de cette flambée réside dans la perte de confiance vis-à-vis du dollar et des obligations américaines, traditionnellement considérés comme refuges. Les marchés anticipent désormais une baisse de 0,25 point des taux directeurs lors de la réunion de la Fed des 16 et 17 septembre, face à une économie américaine fragilisée.
À cela s’ajoutent des inquiétudes croissantes sur l’indépendance de la banque centrale. Donald Trump a publiquement annoncé son intention de révoquer la gouverneure Lisa Cook, une démarche qui, si elle se concrétisait, marquerait un précédent inquiétant.
En conséquence, les investisseurs se détournent massivement du dollar pour se reporter sur l’or, qui a pulvérisé son précédent sommet d’avril fixé à 3.500,10 dollars.
Comme le résume Russ Mould, analyste chez AJ Bell :
Cette instabilité institutionnelle renforce l’attrait du métal jaune, car il reste l’un des rares actifs perçus comme fiables lorsque la confiance s’effrite.
L’environnement économique américain ajoute une couche supplémentaire d’incertitude. Une cour d’appel fédérale a jugé qu’une partie des droits de douane imposés par Donald Trump était illégale, une décision qui pourrait bouleverser les équilibres commerciaux si la Cour suprême confirme ce verdict.
Cette instabilité réglementaire pèse sur les entreprises, qui retardent leurs investissements. Dans le même temps, l’inflation reste élevée, comme l’a montré l’indice PCE publié vendredi, confirmant la difficulté de maîtriser durablement la hausse des prix.
Dans ce contexte, l’or s’impose comme une protection efficace contre l’érosion monétaire. En combinant rôle de couverture contre l’inflation et statut de valeur refuge face aux risques politiques, il concentre un double avantage que peu d’actifs peuvent offrir actuellement.
La flambée actuelle du métal jaune n’est pas seulement un phénomène spéculatif : elle traduit un changement structurel dans les arbitrages des investisseurs. L’affaiblissement du dollar, la pression politique sur la Fed et l’incertitude commerciale créent un environnement où l’or devient l’assurance ultime.
À court terme, de nouveaux records ne sont pas à exclure si la Fed confirme un assouplissement monétaire en septembre. Mais au-delà de la conjoncture, cette tendance confirme une leçon clé : lorsque la stabilité institutionnelle américaine est questionnée, l’or retrouve instantanément son rôle de monnaie mondiale de confiance.
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