Le Plan d’Épargne Retraite (PER), lancé comme un outil phare pour préparer sereinement ses vieux jours, séduit de plus en plus de Français. Mais derrière cette enveloppe fiscalement avantageuse se cachent des risques méconnus qui peuvent entamer lourdement la rentabilité du placement. Mauvaise allocation, frais dissimulés ou anticipation insuffisante des modalités de sortie : autant d’erreurs coûteuses qui menacent le rendement final. Comme le rappelle Challenges, « le choix d’un PER exige une vigilance extrême, car de mauvaises décisions prises au départ peuvent coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros à long terme« .
🧮 Diversifier, un impératif stratégique
La première erreur serait de se reposer uniquement sur un support unique, souvent par excès de prudence. Beaucoup d’épargnants privilégient encore les fonds en euros, rassurants grâce à leur garantie en capital. Pourtant, leur rendement actuel est inférieur à l’inflation et rogne progressivement le pouvoir d’achat. À l’inverse, les unités de compte (actions, obligations, immobilier) affichent un potentiel bien supérieur, mais exposent au risque de perte.
Selon Major Prépa, la clé réside dans une diversification équilibrée, modulée en fonction de l’âge et de l’horizon d’investissement. Ainsi, un trentenaire peut se permettre une exposition plus forte aux marchés financiers, le temps jouant en sa faveur. À l’opposé, un sexagénaire proche de la retraite devra sécuriser davantage son capital.
Même en gestion pilotée, il est crucial de vérifier que le PER propose une offre large et variée d’unités de compte, afin d’éviter les produits « maison » souvent plus coûteux et moins performants. L’ajout d’une diversification sectorielle (technologie, santé, énergie) ou géographique (Europe, États-Unis, Asie) constitue également un rempart contre les crises localisées.
💸 Des frais qui grignotent le rendement
Le second écueil majeur réside dans les frais, parfois invisibles au premier abord, mais destructeurs à long terme. Frais d’entrée (0 à 5 %), de gestion (1 à 2 % par an), d’arbitrage (0,5 à 1 %) ou encore de sortie : chaque ligne ponctionne la performance globale.
Un rapport cité par Challenges insiste :
Des frais trop élevés peuvent effacer les bénéfices d’années entières de rendement.
En période de marchés baissiers, l’impact est encore plus brutal. Certains assureurs proposent désormais des arbitrages gratuits ou des promotions sur les frais d’entrée : des leviers à surveiller de près avant toute souscription.
L’investisseur averti doit donc comparer plusieurs PER, lire attentivement les conditions contractuelles et privilégier les contrats les plus transparents. Un simple écart de 0,5 point de frais annuels peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros en moins au moment du départ à la retraite.
👁️ L’œil de l’expert
Le PER reste un outil fiscalement attractif, mais il ne pardonne pas les négligences. Pour le PER, la règle est simple : diversifier, traquer les frais et anticiper la sortie. Seul un pilotage actif et régulier permet d’éviter les mauvaises surprises et de transformer ce produit en véritable atout patrimonial.
En résumé, choisir un PER ne doit pas se faire à la légère : c’est une décision stratégique qui engage des décennies d’épargne. Bien conseillé et bien calibré, il peut devenir un puissant levier de retraite. Mal sélectionné, il risque au contraire de transformer la promesse de sécurité en piège coûteux.