Renault affiche une dynamique commerciale plus robuste que prévu au troisième trimestre 2025. Le constructeur français, confronté à un marché européen des véhicules utilitaires morose et à une concurrence chinoise accrue, parvient à tirer parti de ses nouveautés et de son activité financière pour booster ses résultats. Avec un chiffre d’affaires supérieur aux attentes et des ventes en volume en forte progression, le groupe montre que sa stratégie de renouvellement de gamme continue de porter ses fruits.
📈 La force du renouvellement
Renault a enregistré un chiffre d’affaires de 11,43 milliards d’euros au troisième trimestre, soit une progression de 6,8 %, dépassant ainsi le consensus des analystes qui tablait sur 11,37 milliards (+6,2 %). Selon Duncan Minto, directeur financier :
Dans un environnement très difficile, nous continuons à bénéficier de notre gamme attractive et compétitive de véhicules électriques, thermiques et hybrides.
La dynamique est en grande partie portée par les nouveaux lancements, désormais responsables de 30 % du chiffre d’affaires, contre 28 % au début de l’année et 25 % fin 2024. Le Dacia Bigster, symbole de cette stratégie de renouvellement, a contribué à une croissance remarquable de la marque low cost, avec un bond de 16,2 % des ventes. Sur l’ensemble du trimestre, Renault a écoulé 529.486 véhicules, soit +9,8 % en volume.
Sous la direction de François Provost, successeur de Luca de Meo, le constructeur poursuit l’un des plus importants renouvellements de gamme de son histoire, avec encore sept nouveaux modèles prévus en 2025, dont la nouvelle Clio 6, le SUV Boreal hors d’Europe et la petite électrique Kwid pour l’Amérique latine. Ce plan ambitieux vise à maintenir la compétitivité face aux acteurs chinois, plus rapides et souvent moins chers.
💰 Finances : vigilance et opportunités
Si Renault réussit à dynamiser ses ventes, l’environnement économique reste exigeant. Le groupe a revu ses prévisions annuelles à la baisse cet été, tablant désormais sur une marge opérationnelle autour de 6,5 % (contre au moins 7 % précédemment) et un free cash-flow compris entre 1,0 et 1,5 milliard d’euros.
Malgré ces ajustements, le constructeur se montre confiant grâce à l’augmentation des prises de commandes, « en hausse élevée à un chiffre », souligne le communiqué. Renault continue également ses efforts pour réduire les coûts variables ainsi que les frais généraux, administratifs et de R&D, afin de sécuriser sa rentabilité. L’activité de services financiers, qui complète l’activité automobile, a également joué un rôle clé dans la surperformance du chiffre d’affaires trimestriel.
👁️ L’œil de l’expert
Renault illustre une capacité de résilience remarquable dans un marché européen fragile et face à une pression concurrentielle croissante. Le succès du Bigster et la contribution des services financiers démontrent que le groupe peut compenser partiellement les effets négatifs du contexte économique morose et des marges compressées.
Cependant, la réduction des prévisions de marge et le besoin de maintenir un renouvellement constant de la gamme rappellent que la route vers la croissance durable reste semée d’incertitudes. La performance de Renault en 2025 dépendra donc de sa capacité à gérer ses coûts, à anticiper la concurrence internationale et à convertir les commandes en ventes effectives, tout en maintenant l’équilibre entre innovation produit et rentabilité financière.





