Les nouvelles barrières commerciales imposées par Washington frappent de plein fouet l’économie mondiale. Sony, PepsiCo, Monster Beverages ou encore Estée Lauder ont déjà annoncé une hausse de leurs tarifs aux États-Unis pour compenser le choc. Derrière ces décisions se cachent des conséquences financières massives pour les multinationales, mais aussi pour les consommateurs.
🎮 Sony en première ligne
Le secteur technologique paie un tribut immédiat aux mesures américaines. Sony a officialisé une augmentation de 50 dollars sur le prix de ses consoles PlayStation 5 vendues aux États-Unis. La version standard passe désormais à 550 dollars, et la PS5 Pro grimpe à 750 dollars.
Isabelle Tomatis, vice-présidente du groupe japonais, justifie cette décision :
À l’instar de nombreuses entreprises internationales, nous continuons d’évoluer dans un environnement économique difficile.
Derrière ce message corporate se cache une équation redoutable : les droits de douane américains devraient coûter à Sony près de 100 milliards de yens (680 millions de dollars) par an. Un poids budgétaire qui menace directement ses marges, alors que le marché du gaming connaît déjà une forte compétition et une hausse des coûts de production.
🥤 L’inévitable effet domino
Les droits de douane, désormais compris entre 10 % et 50 % selon les produits, touchent une multitude de secteurs. Les importations japonaises, par exemple, subissent un plancher de 15 %.
PepsiCo anticipe une hausse de 10 % du prix de ses sodas, principalement à cause du coût de l’aluminium nécessaire aux canettes. Selon la revue Beverage Digest, cette répercussion est inévitable pour maintenir la rentabilité du groupe.
Monster Beverages n’échappe pas à la tendance. Son PDG Hilton Schlosberg évoque un « paysage douanier complexe et dynamique » et n’exclut pas d’augmenter les prix, non seulement aux États-Unis mais aussi à l’international.
Estée Lauder, de son côté, chiffre déjà à 100 millions de dollars l’impact sur son exercice 2026 et prépare des ajustements tarifaires.
Ces décisions interviennent après la signature par Donald Trump, début août, d’un décret rendant effectives les nouvelles taxes sur les échanges avec 90 partenaires commerciaux majeurs des États-Unis.
👁️ L’œil de l’expert : à double tranchant
Ces hausses de prix sont le symptôme direct d’une politique commerciale protectionniste qui se traduit par une inflation importée. Les entreprises n’ont pas d’autre choix que de protéger leurs marges en répercutant la charge sur le consommateur final.
En termes macroéconomiques, cette spirale pourrait renforcer l’inflation américaine à court terme, tout en ralentissant la consommation. À plus long terme, elle risque de réorienter les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’accélérer les stratégies de relocalisation.
En résumé, les droits de douane agissent comme une double lame : ils sécurisent certains secteurs américains… mais fragilisent tout autant le pouvoir d’achat et la compétitivité globale
