La Banque centrale européenne (BCE) a confirmé ce jeudi 11 septembre 2025, lors de sa réunion du Conseil des gouverneurs, le maintien de son principal taux directeur à 2,15 %. Présidée par Christine Lagarde, l’institution monétaire opte pour une ligne de continuité, considérant que sa politique est toujours « bien calibrée ». Ce choix, qui touche directement le coût des crédits bancaires et donc la croissance européenne, traduit un équilibre subtil entre vigilance et optimisme.
🇪🇺 Une politique axée sur la stabilité financière
Le taux des opérations principales de refinancement, auquel les banques commerciales se financent auprès de la BCE, reste un outil central du pilotage économique. Après avoir été maintenu longtemps à 0 % pour relancer l’activité post-crise, il avait été progressivement relevé jusqu’à 4,5 % en 2023 afin de contenir l’inflation liée au rebond post-Covid et à la crise énergétique. Depuis mi-2024, une phase d’assouplissement a ramené les taux à leur niveau actuel.
À ce jour, les autres taux directeurs se fixent à 2 % pour le dépôt au jour le jour et 2,4 % pour le prêt marginal. En gelant leur évolution, la BCE confirme qu’elle privilégie un équilibre : ne pas freiner la reprise, tout en évitant un retour de l’inflation. Comme le souligne l’AFP, Christine Lagarde et son conseil estiment que leur politique reste « adaptée à la situation ».
Cette décision survient dans un contexte où la Réserve fédérale américaine subit de fortes pressions politiques, notamment de la part de Donald Trump. La BCE, moins exposée à ces tensions, choisit néanmoins une prudence mesurée qui vise à préserver la confiance des marchés financiers.
📈 Optimisme et vigilance sur l’avenir
La BCE se veut rassurante : l’inflation dans la zone euro « se situe actuellement autour de l’objectif de 2 % », précise l’institution dans un communiqué. Cette maîtrise de la hausse des prix permet d’envisager une trajectoire économique plus favorable. Les prévisions de croissance pour 2025 ont ainsi été relevées à 1,2 % contre 0,9 % en juin dernier, signe d’un rebond plus marqué que prévu.
Toutefois, l’institution nuance ses perspectives à moyen terme. Pour 2026, la croissance attendue est légèrement abaissée à 1 %, reflet d’un environnement mondial incertain : ralentissement du commerce international, instabilité géopolitique et volatilité des matières premières.
Christine Lagarde rappelle que « le Conseil des gouverneurs ne s’engage pas a priori sur une trajectoire de taux particulière ». Autrement dit, chaque décision future sera guidée par l’évolution des données économiques et financières, notamment l’inflation et les risques qui l’entourent.
👁️ L’œil de l’expert
La stratégie actuelle de la BCE illustre une volonté claire : maintenir la confiance des marchés et éviter toute sur-réaction monétaire. La stabilité des taux à 2,15 % permet d’offrir un cadre de prévisibilité aux banques, aux entreprises et aux ménages. Cependant, la marge de manœuvre reste étroite : un rebond de l’inflation obligerait à resserrer rapidement la politique monétaire, tandis qu’un ralentissement plus fort de la croissance pourrait pousser à de nouvelles baisses.
En définitive, la BCE joue une partition délicate, où chaque ajustement comptera pour préserver l’équilibre entre soutien à l’économie et stabilité des prix. La décision de septembre 2025 confirme que, pour l’heure, l’institution privilégie la continuité à toute précipitation.