Au deuxième trimestre 2025, les géants américains de la tech ont affiché des performances financières exceptionnelles, propulsées par l’essor de l’intelligence artificielle et la consolidation de leurs services cloud. Malgré des tensions géopolitiques et des incertitudes commerciales liées aux nouvelles mesures tarifaires, Microsoft, Meta, Google, Apple et Amazon continuent de battre des records. Certains atteignent même des seuils symboliques historiques en Bourse.
« Il y a des moments qui resteront longtemps gravés dans l’histoire des marchés… et la soirée d’hier en fait incontestablement partie », a souligné Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities. Focus sur les moteurs économiques de cette vague de croissance numérique.
🌐 Microsoft et Google : le cloud en orbite
Le levier principal de croissance ? Le cloud computing. Microsoft a franchi pour la première fois la barre symbolique des 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, un seuil précédemment atteint uniquement par Nvidia, autre mastodonte du secteur IA. Cette percée boursière est soutenue par des résultats trimestriels spectaculaires :
Chiffre d’affaires : 76,4 milliards $ (+18 %)
Bénéfice net : 27,2 milliards $
Son activité cloud, désormais pilier du groupe, a généré plus de 100 milliards de dollars sur l’exercice fiscal, dépassant à elle seule le chiffre d’affaires total de Microsoft… d’il y a une décennie.
Même dynamique chez Google (Alphabet), qui affiche 28,2 milliards de dollars de bénéfice net pour 96 milliards de chiffre d’affaires, dopé par ses plateformes cloud et l’essor de ses outils IA. Le groupe de Sundar Pichai capitalise ainsi sur une infrastructure robuste et sur le lancement d’applications en IA générative.
🤖 Meta & Apple : IA et résilience
Meta Platforms (maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp) a connu un trimestre flamboyant. Son bénéfice net grimpe à 18,34 milliards de dollars, pour des revenus en hausse de 22 % à 47,5 milliards. Le groupe de Mark Zuckerberg profite à plein régime de son recentrage stratégique sur les outils d’intelligence artificielle, avec des solutions génératives intégrées à ses réseaux sociaux et à sa régie publicitaire.
De son côté, Apple surprend. Bien que resté en retrait sur le front de l’IA, la firme à la pomme a dégagé 23,4 milliards de dollars de bénéfice, signe que sa stratégie de diversification (services, wearables, écosystème fermé) continue de produire des résultats robustes, même dans un environnement technologique ultra-concurrentiel.
📉 Amazon en embuscade
Seul contretemps dans cette euphorie financière : Amazon. Son titre a chuté de plus de 6 % en post-clôture à Wall Street, les investisseurs sanctionnant des résultats jugés légèrement inférieurs aux attentes. Toutefois, les fondamentaux restent solides, avec un maintien des bénéfices tirés en partie de la reculade de concurrents asiatiques comme Shein et Temu sur le marché américain.
Dan Ives tempère d’ailleurs cette réaction boursière en rappelant que :
Le marché ne prend pas encore pleinement la mesure de la vague de croissance qui se profile, alimentée par quelque 2 000 milliards de dollars de dépenses prévues sur les trois prochaines années pour l’IA.
Cette dynamique laisse penser que les retombées à long terme de l’intelligence artificielle sur le commerce et la logistique bénéficieront aussi à Amazon, notamment à travers sa branche AWS et ses projets d’automatisation.
👁 L’œil de l’expert : la révolution IA
Au-delà des résultats comptables, c’est une recomposition économique majeure qui s’observe. Les GAFAM ne sont plus simplement des géants technologiques : ils deviennent les principaux catalyseurs de l’investissement mondial dans l’IA, remodelant à la fois l’emploi, la productivité et les équilibres géopolitiques.
Leur puissance financière, leur capacité à absorber l’innovation et leur agilité face aux tensions commerciales (notamment les mesures prises par Donald Trump) leur permettent de profiter même de périodes d’incertitude pour renforcer leur emprise.