Alors que la troisième semaine du Tour de France s’ouvre, le bilan financier provisoire confirme la domination sportive et financière de la formation UAE Team Emirates XRG. Avec plus de 600 000 € de primes distribuées à l’ensemble du peloton, les écarts se creusent entre les formations dominantes et les équipes de second plan. Décryptage financier d’une Grande Boucle où la bataille des chiffres est aussi intense que celle du chrono.
💶 Une hégémonie financière signée UAE
Après 15 étapes, les primes cumulées atteignent un total impressionnant de 600 000 €, selon les données officielles publiées lors de la deuxième journée de repos. Tadej Pogacar, actuel porteur du maillot jaune, et son équipe UAE Team Emirates XRG caracolent en tête avec un total de 100 670 € encaissés, dont 70 000 € attribués directement au champion slovène grâce à ses quatre victoires d’étapes.
Le directeur financier de l’équipe, interrogé dans le rapport officiel, résume la stratégie :
Chaque étape gagnée, chaque maillot porté devient un levier économique direct pour l’équipe.
Derrière UAE, Visma Lease a Bike s’accroche avec 74 340 €, tandis que Alpecin-Deceuninck ferme le podium avec 51 340 €. Le classement individuel confirme cette suprématie : Jonathan Milan a engrangé 34 300 €, et Mathieu Van der Poel suit avec 28 270 €, deux chiffres bien loin du butin financier du Slovène.
Ces écarts, déjà conséquents à mi-parcours, devraient se renforcer lors de la dernière semaine : une victoire finale de Pogacar pourrait ajouter 500 000 € supplémentaires au portefeuille de son équipe, consolidant davantage la mainmise économique de UAE sur cette édition.
📊 Performances françaises qui inquiètent
Côté tricolore, la situation est plus morose. Malgré le jackpot ponctuel de Lenny Martinez, leader du maillot à pois, qui a capitalisé plus de 21 000 € principalement grâce à sa performance dans la 13e étape (deux primes de 5 000 € chacune), les équipes françaises peinent à rivaliser. La Bahrain Victorious, équipe du jeune grimpeur, n’a cumulé que 28 790 €, un montant modeste comparé aux ténors du peloton.
Les formations françaises comme Decathlon AG2R La Mondiale (15 780 €) et Arkéa B & B Hôtels (15 150 €) stagnent en milieu de tableau. Pire encore, Cofidis n’a récolté que 6 970 €, se situant juste au-dessus d’Israël Premier Tech, lanterne rouge avec 6 860 € : soit quatorze fois moins que UAE.
Selon l’économiste du sport Pascal Bernard,
l’écart de gains traduit un écart de stratégie. Les formations françaises manquent cruellement d’étapes victorieuses et de porteurs de maillots distinctifs, éléments clés pour maximiser les revenus.
Cette fracture économique au sein du peloton reflète un déséquilibre sportif qui pèse sur le budget global des équipes françaises, déjà sous tension face à leurs homologues mieux armées en termes d’effectifs et de préparation.
👁️ L’œil de l’expert : une prime à la perf’
En conclusion, le Tour de France 2025 illustre plus que jamais la corrélation directe entre succès sportif et impact économique. Les primes distribuées, loin d’être anecdotiques, renforcent la capacité d’investissement des équipes gagnantes et accentuent les écarts budgétaires.
Gagner des étapes et porter des maillots, c’est garantir des liquidités et rassurer les sponsors
analyse Pascal Bernard. À ce stade, UAE capitalise sur un cercle vertueux : performance = revenus = réinvestissement.
Les formations françaises, en revanche, devront réviser leur modèle économique, sous peine de rester durablement cantonnées au bas du classement financier du plus grand événement cycliste mondial.