Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seul un Français sur dix a rédigé un testament, et à peine 22 % déclarent vouloir le faire. En clair, moins d’un tiers de la population a engagé une réflexion sur ce sujet, avec une baisse de 5 points par rapport à 2024.
Parmi ceux qui franchissent le pas, les motivations sont pragmatiques :
protéger le conjoint (55 %),
transmettre des biens spécifiques comme des bijoux ou objets de valeur (33 %),
ajuster la répartition de l’héritage entre héritiers (23 %).
Selon Nathalie Lejeune, directrice générale de FAPES Diffusion (ASAC-FAPES) :
Trop de Français repoussent encore la rédaction de leur testament ou la personnalisation de leur clause bénéficiaire, alors même que ces outils simples permettent d’anticiper sereinement et d’affirmer clairement ses volontés.
Cette réticence s’explique par un tabou culturel autour de la mort, la complexité perçue des démarches, mais aussi la croyance erronée que la loi suffit à organiser la succession. Or, le droit français, bien que protecteur via la réserve héréditaire, ne garantit pas toujours que la volonté personnelle du défunt soit respectée.
À l’opposé du testament, l’assurance vie reste l’outil privilégié pour préparer une transmission. Plus d’un Français sur deux (53 %) en détient. Pourtant, seuls 40 % personnalisent leur clause bénéficiaire au-delà des ayants droit légaux, limitant fortement son efficacité.
Cette passivité prive les épargnants d’un instrument pourtant d’une souplesse inégalée :
désignation libre des bénéficiaires (enfants d’un premier mariage, proches non héritiers, petits-enfants),
exonération de droits de succession dans certaines limites,
possibilité de planifier une transmission progressive dans le temps.
Les notaires rappellent que quelques lignes bien rédigées suffisent à éviter conflits familiaux et blocages successoraux. Dans un contexte où les successions deviennent un enjeu majeur de répartition des richesses, l’absence d’anticipation interroge la cohérence entre la volonté affichée des Français de protéger leurs proches et leurs pratiques concrètes.
La France s’apprête à vivre une vague massive d’héritages liée au baby-boom, ce qui accentuera l’urgence d’une meilleure planification patrimoniale. Ne pas anticiper, c’est laisser les tensions familiales et les contraintes fiscales décider à la place des individus.
À court terme, renforcer l’information, simplifier les démarches et inciter fiscalement à l’anticipation seront des leviers incontournables. À long terme, il en va de la pérennité de la solidarité intergénérationnelle et de l’efficacité économique d’un patrimoine souvent construit sur plusieurs décennies.
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