Au deuxième trimestre 2025, la France connaît une croissance modérée, dans un contexte de demande intérieure ralentie, d’inflation contenue et d’incertitudes internationales. Le chômage reste majoritairement stable, reflétant un marché du travail résilient mais sous tension, marqué par des fragilités persistantes, notamment chez les jeunes, et par des évolutions structurelles de l’emploi. L’analyse de ces données permet de mieux comprendre les dynamiques économiques actuelles.
⚠ Un marché stable mais fragile
Selon l’Insee, le taux de chômage en France (hors Mayotte) se maintient à 7,5 % au deuxième trimestre 2025, un chiffre stable par rapport au trimestre précédent, dont l’estimation initiale de 7,4 % a été révisée à la hausse. Cela représente 2,4 millions de chômeurs, soit une augmentation de 29 000 personnes en trois mois. Sur un an, le taux progresse légèrement (+0,2 point), restant toutefois bien en-deçà de son pic de mi-2015, où il culminait à environ 10,5 %.
Au-delà des chiffres officiels, le halo du chômage s’élève à 1,9 million, en légère hausse sur le trimestre (+21 000), mais en recul sur un an (–51 000). Cette catégorie illustre une forme de précarité plus diffuse sur le marché du travail.
L’INSEE, souligne :
La stabilité du taux de chômage masque une réalité plus complexe, avec un halo du chômage en légère hausse qui témoigne des difficultés sous-jacentes sur le marché du travail.
Le chômage de longue durée, qui concerne les demandeurs d’emploi actifs depuis plus d’un an, reste stable à 1,7 % de la population active, avec environ 540 000 personnes.
L’INSEE ajoute :
La stabilité du taux de jeunes ni en emploi ni en formation (NEET) masque une fragilité persistante dans cette population, qui nécessite une attention particulière.
Soit une légère hausse (+0,3 point) sur un an, traduisant une fragilité persistante pour cette tranche d’âge.
📊 Structure de l’emploi : plus d’indépendants, temps partiel en léger recul
Au deuxième trimestre 2025, la structure de l’emploi en France continue d’évoluer. La part des salariés en CDD ou intérim reste stable, à environ 6,5 % de l’emploi total, selon l’Insee. En revanche, l’emploi indépendant progresse nettement, atteignant 9,1 %, soit une hausse de 0,2 point sur le trimestre et de 0,4 point sur un an.
L’INSEE souligne que :
La progression de l’emploi indépendant à son plus haut niveau depuis 2003 témoigne d’une diversification accrue des formes de travail, qui bouleverse les modes classiques d’emploi.
Côté volume horaire, l’emploi à temps complet demeure stable à 57,8 %, tandis que le temps partiel augmente légèrement à 11,8 %.
Enfin, le sous-emploi, c’est-à-dire les personnes en emploi mais souhaitant travailler davantage, enregistre une légère hausse à 4,5 %, tout en restant nettement inférieur (–1,4 point) à son niveau de fin 2019, avant la crise sanitaire.
👁 L’œil de l’expert : des statuts diversifiés
La stabilité du chômage masque des évolutions structurelles profondes du marché du travail français. Toutefois, la hausse du halo du chômage, du sous-emploi et du taux de NEET révèle des fragilités persistantes. La progression de l’emploi indépendant, à un niveau inédit depuis 2003, illustre une diversification des statuts, mais interroge sur la qualité des emplois créés. Malgré une situation moins tendue qu’en 2015, les tensions structurelles appellent à renforcer les politiques d’accompagnement et de formation pour soutenir une croissance inclusive et durable du marché de l’emploi. Dans un contexte économique incertain, la priorité reste de consolider l’insertion durable dans l’emploi, en ciblant les populations les plus éloignées du marché du travail. La transformation qualitative du travail sera un enjeu majeur des prochains trimestres.