À 26 ans, Valentin Vacherot n’est plus une surprise : il incarne désormais une révélation confirmée. Le Monégasque, auréolé de son improbable victoire au Masters 1000 de Shanghai, poursuit sa folle ascension au Rolex Paris Masters 2025. Ce jeudi, il a écarté le Britannique Cameron Norrie (7-6, 6-4), auteur de l’exploit d’avoir éliminé Carlos Alcaraz au tour précédent. Dans une Paris La Défense Arena acquise à sa cause, Vacherot s’offre une qualification historique pour les quarts de finale — et, plus largement, une reconnaissance financière et sportive à la hauteur de son explosion sur le circuit.
🥍 Parcours fou et popularité grandissante
Le scénario avait tout d’un conte moderne : un joueur issu du Rocher, 204e mondial il y a un an, devenu l’un des visages les plus acclamés du tennis mondial. Après avoir dominé son cousin Arthur Rinderknech en huitièmes, comme à Shanghai, Vacherot a confirmé sa montée en puissance face à un Norrie pourtant redoutable.
Porté par un public chauffé à blanc, il a su transformer chaque point clé en levier émotionnel. « Le public m’a donné une énergie incroyable dans les moments tendus », a-t-il confié après la rencontre, savourant le soutien quasi patriotique des tribunes parisiennes. Sa victoire en deux sets n’a pourtant pas été une promenade de santé : 16 fautes directes dans la première manche, un tie-break sous tension, puis une gestion clinique du deuxième set.
Le désormais 40ème mondial s’impose comme un modèle de résilience et de lucidité tactique, alternant puissance et jeu d’attaque. Ses montées au filet derrière première balle, son service percutant et son revers retrouvé ont neutralisé la stratégie du Britannique, qui visait son côté faible sans grand succès.
Avec dix victoires consécutives en Masters 1000, Vacherot entre dans une dimension supérieure. Il affrontera en quart de finale le vainqueur du duel entre Daniel Altmaier et Félix Auger-Aliassime, un test grandeur nature pour confirmer sa place parmi les grands.
🏟 Le Rolex Paris Masters, un enjeu sportif… et financier
Au-delà du sport, la performance de Vacherot s’inscrit dans un contexte économique fort. Le Rolex Paris Masters 2025, désormais disputé à la Paris La Défense Arena, est redevenu l’un des tournois les plus lucratifs du circuit. Cette année, le prize money global atteint 5,97 millions d’euros, en hausse de 3 % par rapport à 2024, renouant ainsi avec les niveaux d’avant la pandémie.
Le vainqueur de l’épreuve repartira avec un chèque de 946 610 €, soit près d’un million d’euros, un montant équivalent à celui versé en 2019. Le finaliste percevra 516 925 €, tandis que chaque quart de finaliste, dont Vacherot désormais, s’assure 154 170 €. Ces chiffres illustrent la vitalité financière retrouvée du circuit ATP et la volonté des organisateurs de renforcer l’attractivité du tournoi français.
La compétition s’élargit également à de nouveaux formats : deux tournois de tennis-fauteuil, en simple et par équipe, sont désormais intégrés, une première. Le vainqueur du simple remportera 7 680 €, symbolisant une ouverture plus inclusive du sport professionnel.
Pour les sponsors et les diffuseurs, le retour de la ferveur du public et de la performance monégasque redonne un souffle économique au tennis hexagonal. Les experts estiment déjà une hausse des audiences télévisées et une meilleure valorisation des droits commerciaux du tournoi, dopés par la trajectoire médiatique de Vacherot.
👁️ L’œil de l’expert
Selon Cédric Pioline, ancien finaliste du Masters et consultant pour L’Équipe:
Valentin Vacherot est la meilleure nouvelle du tennis francophone depuis Tsonga
Il souligne aussi le rôle économique de ces performances : « Chaque victoire d’un joueur émergent augmente la valeur marchande du tournoi, attire les sponsors et redonne de la visibilité au tennis en France. »
L’analyse est claire : entre performance sportive et enjeux financiers, le cas Vacherot illustre la convergence entre l’économie du sport et le spectacle de haut niveau. En rallumant la flamme d’un public en quête de héros, le Monégasque n’offre pas seulement une victoire, mais une renaissance économique et émotionnelle du tennis tricolore.





