L’alerte est lancée : jamais le coût de la vie étudiante n’avait autant progressé en si peu de temps. Selon le rapport annuel de l’Unef publié jeudi dernier, l’année universitaire 2025 marque une inflation particulièrement marquée pour les jeunes en études supérieures. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : +4,12 % en douze mois, soit deux fois plus que la hausse observée l’an dernier. En moyenne, les étudiants doivent désormais assumer 807 € supplémentaires par rapport à 2024, une évolution qui, cumulée depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, atteint +32 %.
🎓 Des postes de dépense sous pression
Le détail des hausses laisse entrevoir une réalité budgétaire tendue. L’Unef souligne que le logement reste le principal facteur de cette flambée, avec des loyers dans le privé en hausse de +2,46 % et ceux des résidences Crous à +3,26 %. À cela s’ajoute la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), « une taxe qui ne cesse d’augmenter depuis 2018 », rappelle l’organisation, enregistrant +16,67 % depuis sa création, bien que les boursiers en soient exonérés.
Les frais d’inscription universitaires connaissent également un glissement à la hausse, alors que le coût des transports devient un véritable facteur de fracture sociale, pour reprendre les mots de l’Unef :
C’est un poste de dépense incontournable pour accéder aux études supérieures.
Pour dresser son bilan, le syndicat a calculé un « reste à charge » moyen après déduction des aides sociales, sur différents profils d’étudiants. Toutefois, il précise que certaines données, notamment fiscales, n’ont pas pu être intégrées, laissant entrevoir un possible ajustement à la marge.
👁 L’œil de l’expert
L’impact économique est double : d’une part, il fragilise la capacité des étudiants à financer leurs études sans recours accru au travail salarié, et d’autre part, il accentue la dépendance vis-à-vis des aides publiques et familiales. Dans un contexte où l’inflation globale ralentit, cette surchauffe spécifique au budget étudiant interroge la soutenabilité du modèle actuel. Pour les décideurs, l’enjeu est clair : agir rapidement pour éviter qu’une génération ne sacrifie son avenir sur l’autel du coût de la vie.
