À Montpellier et en ligne, près de 300 streamers ont mobilisé leurs communautés lors du ZEvent 2025, confirmant une nouvelle fois l’ampleur économique et sociale du streaming caritatif en France. Trois heures avant la fin, la barre des 11,5 millions d’euros avait déjà été franchie. Plus qu’un simple marathon de dons, l’événement s’impose comme un modèle hybride où divertissement, financement participatif et puissance médiatique se rejoignent.
📈 Une économie du don boostée par le numérique
Ce qui frappe dans l’édition 2025, c’est l’efficacité de la mécanique financière. Dès le dimanche soir, les organisateurs annonçaient un nouveau record, porté par un flux constant de contributions : des dons de quelques euros aux versements spectaculaires de centaines d’euros. Comme l’explique l’organisateur ZeratoR, cette dynamique repose sur un « système communautaire où chaque geste, petit ou grand, compte ».
Au-delà de la somme record, le ZEvent active plusieurs leviers financiers :
Effet multiplicateur du streaming : chaque interaction (don, remerciement en direct, défi relevé) agit comme une incitation à donner davantage.
Diversification des revenus : les dons ne sont pas la seule ressource. La boutique officielle et les produits dérivés génèrent des recettes supplémentaires, consolidant le modèle.
Engagement intergénérationnel : la présence de figures médiatiques comme Samuel Étienne, qui a accepté de se faire tatouer en direct, élargit la portée au-delà des seuls publics gamers.
En 2024, le ZEvent avait déjà collecté 10 millions d’euros. Cette progression annuelle confirme une tendance lourde : le streaming caritatif est en train de devenir un secteur à part entière de l’économie numérique française.
🎭 Spectacle, influence et levier marketing
Le succès financier du ZEvent repose aussi sur son habillage spectaculaire. Karaokés, défis physiques, cuisine en direct, déguisements extravagants : chaque séquence crée du contenu viral et donc de la visibilité accrue pour la cause défendue. « L’ambiance festive est un moteur de dons », note un participant, rappelant que le divertissement sert ici d’accélérateur de solidarité.
Cette stratégie répond aussi à une logique de valorisation économique des communautés. Chaque streamer devient un micro-entrepreneur de la générosité, mobilisant sa notoriété et son capital social pour transformer l’attention en financement. Plus qu’un événement caritatif, le ZEvent agit comme un laboratoire de monétisation du streaming, où les spectateurs deviennent des contributeurs actifs.
Le modèle inspire désormais au-delà de la France. Avec près de 300 créateurs impliqués simultanément, cette édition 2025 confirme que la mutualisation des audiences peut rivaliser avec les plus grandes campagnes caritatives internationales.
👁️ L’œil de l’expert : un modèle ancré
Le ZEvent illustre une mutation profonde : le don n’est plus seulement un acte de charité ponctuel, mais une expérience communautaire amplifiée par le numérique. Son efficacité repose sur une combinaison unique de spectacle, influence et levier financier. Pour l’économie française, l’enjeu dépasse le simple caritatif : il s’agit d’un secteur émergent, où se dessine une nouvelle industrie de la philanthropie digitale.
À l’avenir, les marques, institutions et associations devront s’inspirer de ce modèle pour capter une génération habituée à donner en direct, dans un cadre ludique et interactif. Autrement dit : le streaming caritatif n’est plus un phénomène de niche, c’est désormais un acteur majeur de l’économie solidaire.